Les Chroniques de l'Imaginaire

Fille de l'orage (Cygne noir - 1) - Mead, Richelle

Odile « Cygne Noir » est un chaman réputé. Pour elle, bannir de notre quotidien les esprits originaires de l’Outremonde est un jeu d’enfant, soit en les renvoyant dans leur monde d’origine soit en les expédiant ad patrès dans l’Inframonde. Sa sérénité va en prendre un coup quand elle réalise que sa véritable identité, Eugénie Markham, est le sujet des derniers potins de l’Outremonde. Autre surprise, les créatures qu’elle affronte et qui l’interpellent par son vrai nom semblent convaincues qu’elle est un bon coup d’un point de vue sexuel. Eugénie est troublée. Cependant, elle ne recule pas devant une nouvelle mission extrêmement dangereuse : s’aventurer physiquement dans l’Outremonde pour en ramener Jasmine, une jeune fille enlevée par un roi des Faës. Rien ne va tourner comme prévu. De plus, Eugénie va se voir asséner quelques déconcertantes révélations qui vont changer sa vie.

Eugénie est une femme belle et sexy, avec de superbes yeux violets. Ses outils de travail : une baguette, des tatouages de déesses lunaires, des invocations de son cru au langage imagé et des barres de Milky Way pour faire le plein d’énergie. C’est plutôt une solitaire, mais ça ne l’empêche pas d’avoir des parents aimants et des amis fidèles. Depuis toute petite, on lui a inculqué haine et mépris pour les noblaillons (le nom qu’elle donne aux Faës, qui pour leur part préfèrent le terme d’Étincelants) et les autres habitants de l’Outremonde, ce qui fait qu’elle prend son travail très à cœur. Il n’est donc guère étonnant qu’elle ait du mal à accepter la situation quand elle apprend que ses liens avec l’Outremonde sont plus forts qu’elle ne le pensait. Le dilemme est d’autant plus grand qu’elle a besoin d’aide, et que ceux qui peuvent la lui apporter ne sont pas humains : Kiyo, un Kitsune (il peut adopter la forme d’un renard) à l’alchimie sexuelle ébouriffante, et Dorian, un roi des Faës aussi malin qu’espiègle.

Le roman ne brille pas par son originalité, malgré quelques idées intéressantes. Les personnages sont sympathiques mais manquent de profondeur, les états d’âme d’Eugénie sont trop vite expédiés pour sonner vraiment justes. Quant au sexe, il est omniprésent : les scènes érotiques ne sont pas nombreuses, mais la tension sexuelle affleure tout le long du récit, portée par une héroïne sexy entourée de deux mâles splendides (et jaloux : voilà pour le triangle amoureux), mais également par une prophétie qui implique la conception d’un enfant et qui excite les habitants d’Outremonde.

Malgré cela, la lecture reste plaisante et tout à fait dans le ton de la vogue bit-lit que l’on trouve actuellement.