Les Chroniques de l'Imaginaire

Mon été mortel - Gantos, Jack

Pour un ado de douze ans, comment les vacances pourraient-elles commencer plus mal ? Ce n'est pourtant pas sa faute. Il n'a pas chargé le vieux fusil japonais de papa. Ce n'est donc pas sa faute si une balle a été tirée par erreur. Et puis c'est son père qui l'a obligé à faucher le maïs de maman ! Et pourtant c'est bien Jack qui est puni et qui n'a droit pour seule sortie que d'aller aider la vieille voisine d'à coté.

Bon, elle est gentille la voisine. Elle connait une quantité incroyable d'anecdotes historiques, et elle écrit une nécrologie pour chaque Norveltien d'origine qui disparaît. Et il faut bien le reconnaître, en ce moment, Jack est très sollicité. La voisine a beaucoup plus de nécrologies que de coutume. Les plus vieux Norveltiens tombent comme des mouches. Tout ça est presque aussi bizarre que le fossoyeur toujours si prompt à se trouver sur les lieux, ou que cette bande de Hells Angels qui semblent bien décidés à incendier la ville...

Si Jack Gantos se sert de son enfance (et s'utilise comme personnage principal) pour écrire ce livre, il y a fort à parier qu'il est bien loin d'avoir vécu tout cela ! C'est une ribambelle d'aventures qui s'abattent sur le jeune Jack et son étrange voisine Mlle Volker.

Oh bien sûr, rien de tout cela n'est réellement crédible, mais c'est écrit avec tant d'humour et de légèreté que l'on se laisse volontiers porter par les mots. Aucun des personnages n'est vraiment typique. D'une certaine façon, seuls les morts semblent normaux (et encore...) et ce sont eux qui sont marginalisés, de sorte que tous ces personnages hétéroclites semblent créer une nouvelle normalité.

Sur un fond historique marquant une certaine fracture sociale, l'histoire suit son cours tout en permettant aux plus jeunes d'apprendre de nombreuses choses sur cette période de l'histoire américaine. La trame se déroule tout doucement, avec une nette accélération en fin d'ouvrage.

Alors oui, la quatrième de couverture semble nous promettre une enquête policière poussée et complète, ce qui n'est finalement pas le cas, puisque cette partie n'est développée que dans les cinquante dernières pages. Mais rassurez-vous, si cela est quelque peu regrettable, la lecture n'en est pas moins agréable. A conseiller !