Les Chroniques de l'Imaginaire

Orgueil et préjugés - Austen, Jane

Mrs Bennet a cinq filles et un but proche de l'obsession : leur trouver à chacune un bon mari. La tâche se révèle ardue. Les demoiselles ont beau être fort jolies, elles n'en sont pas moins désargentées et issues d'une famille dont le nom ne suffit pas à leur renommée. De plus, elles ont chacune un caractère bien trempé : entre les cadettes, des coquettes qui n'en font qu'à leur tête, Mary qui ne vit que pour ses livres, Elizabeth, dont l'esprit vif la pousse à n'écouter que les élans de son cœur et Jane, l'aînée, bien trop gentille et douce pour daigner participer aux manigances de sa mère, la partie est loin d'être gagnée pour Mrs Bennet.

C'est pourquoi l'arrivée dans le voisinage de Mr Bingley met Mrs Bennet en joie. Ce célibataire, joli garçon, doté d'une confortable rente et d'amis tout aussi bien pourvus que lui semble être le gendre idéal. Les présentations faites, il s'avère que Bingley semble avoir un penchant pour Jane. Lizzie, quant à elle, s'attire bien malgré elle les regards du ténébreux Mr Darcy, le fidèle ami de Bingley...

La suite, les lecteurs sont nombreux à la connaître. Cette savoureuse comédie de mœurs, inventée par l'anglaise Jane Austen en 1796, n'a, plus de deux siècles plus tard, rien perdu de son piment. La nouvelle traduction que propose ici Michel Laporte pour les éditions Hachette rend hommage au mordant, à l'ironie et à la finesse d'observation de l'auteur.

En revanche, je m'interroge sur l'intérêt de proposer une version abrégée du texte original... Les adolescents sont-ils considérés à ce point paresseux qu'ils ne pourraient venir à bout d'un roman de quatre cent pages ? Il me semble que l'immense succès de séries telles que Harry Potter, Hunger games ou Twilight prouve le contraire... Et quel dommage de découvrir ce succulent texte tronqué de passages entiers, avec des phrases et des dialogues raccourcis ! Sans être une puriste - je suis la première à me ruer sur les adaptations bd ou cinéma des romans que j'ai aimés - je ne vois vraiment pas l'intérêt de lire un texte dans une version abrégée. D'autant que les romans de Jane Austen, pour être foisonnants, n'en sont pas moins très abordables tant du point de vue du style que de celui de l'intrigue.

Heureusement, dans cette adaptation subsistent l'humour, l'ironie mordante et l'apparente légèreté de l'oeuvre originale. Le texte reste donc très agréable à lire, même s'il privera les lecteurs qui découvriront Orgueil et préjugés par ce biais de la finesse et de la pertinence du texte intégral. C'est vraiment dommage !