Sur une Terre qui s'enfonce dans la fin du troisième cycle, un groupe de trois terriens fait équipe vers la magnifique cité de Roum. Le guetteur, dont la tâche est de prévenir toutes invasions extraterrestres, une Volante Avluela dont les ailes se déplient la nuit et Gorlam, un Elfon mutant, composent cette équipe. Le troisième cycle de la Terre symbolise la déchéance artistique et scientifique de ce monde aux profits d'une caste où chacun a un rôle bien défini. Au cours d'une méditation, le vieux guetteur ressent une perturbation dans l'espace. Lui qui a perdu foi en son métier sent l'invasion arriver un peu trop tard. La Terre tombe entre les mains d'un ancien ennemi, archaïque à l'époque, que les Hommes n'auraient jamais raillé.
J'ai été bluffé par Les Monades Urbaines et la nouvelle que Silverberg a écrite dans Les chansons de la Terre Mourante et j'avais hâte de lire d'autres de ses écrits tellement j'avais aimé son style de narration et d'histoires. Et je dois bien avouer avoir été un peu déçu par ce livre.
L'histoire en elle-même navigue entre la SF pure et la Fantasy et c'est bien la seule force de ce livre. J'ai trouvé que les très bonnes autres idées n'ont pas été suffisamment développées et exploitées. J'ai un vrai goût d'inachevé avec cette histoire, je reste persuadé qu'elle aurait mérité de devenir une excellente saga sur plusieurs tomes. Il aurait fallu juste tirer un peu plus les quelques bonnes idées dont regorge ce livre. La société recluse dans ses castes sans pouvoir en sortir, l'organisation de celles-ci auraient mérité un livre entier tant les tenants et aboutissant de ce genre de société sont immenses.
C'est trop court, un peu bâclé, le personnage principal manque cruellement de relief et de personnalité. C'est bien simple, il caractérise à lui seul l'idée récurrente du livre qui est « Nul ne peut aller contre La Volonté » et n'apporte quasiment rien si ce n'est un fil rouge qu'on va suivre. Les personnages secondaires et même tertiaires pour certains sont vraiment intéressants et auraient mérité un meilleur traitement et un peu plus de profondeur. La volante Avluela dégage une aura de liberté et d'érotisme absolument bouleversante, quant au mutant Gormon, il aurait mérité un meilleur traitement, bien qu'il ait une place prépondérante dans l'histoire.
Je dois aussi vous présenter un aspect assez déconcertant du livre qui est la disparition plus que soudaine, limite brutale même, de certains personnages. Si bien que je me suis demandé plusieurs fois ce que certains personnages venaient faire dans l'histoire. L'exemple le plus frappant que je puisse donner, c'est l'extraterrestre aux yeux rouges qui apparaît dans la troisième partie. Apparaît est le terme idoine puisqu'il sort de nulle part et meurt brutalement deux pages plus tard sans avoir apporté quoique se soit à l'histoire.
Bref je n'ai pas apprécié ce livre, qui pourtant fourmille de bonnes idées. Je préfère garder le bon Silverberg en tête et oublier celui-là.