Nous sommes à Nagasaki, au Japon, en 2004. Yamato Narumi, un petit garçon de dix ans, et Miku Odagiri, une jeune fille de douze ans, camarades depuis toujours, empruntent un chemin différent de d'habitude pour rentrer chez eux. Ils se paument un peu dans la ville, et finissent par tomber sur d'étranges tâches de plus en plus importantes sur les murs. Il faut se rendre à l'évidence : les tâches ne sont pas de la peinture, mais bel et bien du sang. Bientôt, les deux enfants tombent sur un homme mortellement blessé, mais encore vivant. Avant de mourir, il livre un secret terrible à Yamato : son père est un des auteurs du plus grand braquage ayant eu lieu au Japon !
Le braquage en question a eu lieu en 1968. Il y a prescription depuis, et il n'a jamais été élucidé par les policiers, malgré les 300 millions de yens qui ont été dérobés ce jour-là. C'est un homme en moto, déguisé en policier, qui a pu voler tout cet argent, en trois minutes, en pleine rue, sans la moindre violence. Le seul vestige de ce jour-là est une photo-montage plutôt banale, basée sur la description faite par les trois conducteurs du véhicule qui transportaient l'argent d'une banque à une autre.
Suite à cette révélation qui a eu lieu donc en 2004, il se trouve que Yamato n'a jamais revu son père, qui a purement et simplement été retrouvé mort noyé, alors qu'il était parti pêcher... Un véritable séisme pour Yamato, qui a été recueilli dans la famille de Miku.
Nous sommes maintenant en 2010, et les deux amis de toujours sont maintenant de vrais adolescents, de seize et dix-huit ans. La famille de Miku a du mal à joindre les deux bouts, pour permettre à Miku de faire de bonnes études. Alors, Yamato propose au père de Miku de se servir de la tenue de kendo de son père. A cette occasion, Yamato trouve un billet de 500 yens caché dans une doublure. Un billet qui correspond aux numéros de ceux qui ont été volés en 1968...
Ce premier tome de Montage est tout simplement parfaitement haletant. On ne peut s'empêcher de suivre d'une manière frénétique les avancées de ce jeune garçon, qui devient un adolescent charismatique et intelligent, dans une histoire au rythme parfaitement maîtrisé. La lisibilité en tout cas y est pour beaucoup, et on ne se perd absolument jamais dans les trois époques qui sont présentées dans ce tome.
Les paysages ne sont pas en reste, avec cette fameuse île, Gunkanjima, laissée depuis longtemps à l'abandon suite à la fin de l'exploitation minière. Une île qui est un lieu parfait pour servir de décor à cette histoire... Je ne souhaite pas trop en dévoiler ici, mais cette île est presque un personnage à part entière, tant elle est mystérieuse et parfaitement exploitée par Jun Watanabe.
On tient là le premier tome d'un seinen prenant et palpitant, dont il me tarde de découvrir la suite !