Kentarô est toujours à la recherche d'informations sur son grand-père maternel. Alors qu'il est à Matsuyama, il en profite pour appeler sa mère au téléphone. Plus les rencontres se font, plus il commence à cerner qui était son grand-père, mais il voudrait être certain de n'avoir rien oublié de demander à sa mère. Et il veut savoir si sa grand-mère aimait son grand-père. Sa mère ne sait pas quoi répondre puisque, lorsqu'elle avait posé la question à sa mère, celle-ci lui avait répondu en lui demandant ce que ça pouvait bien lui faire. Kentarô n'est pas plus avancé avec ça. Qui était son grand-père, que même sa mère n'a pas connu ? Qu'avait-il dans son cur et dans ses tripes ? M. Itô pourra peut-être lui répondre sur ce point. Il retourne donc le voir. À cette époque, les hommes n'abordaient jamais la question des sentiments entre eux. Mais Miyabe a avoué à Itô que c'était pour sa femme qu'il ne voulait pas mourir. Et pour M. Itô, cela signifie sans aucun doute possible que Miyabe aimait sa femme. Kentarô se sent donc rassuré et va pouvoir poursuivre ses investigations sur son grand-père avec l'esprit plus léger.
Nous poursuivons les traces de Miyabe dans l'histoire de cette seconde guerre mondiale, mais vue du côté des japonais. Et c'est extrêmement intéressant. On nous parle toujours des méchants japonais qui ont attaqué lâchement Pearl Harbor, mais on ne nous parle jamais des méchants américains et de leurs propres actions (la bombe atomique est un bienfait si on écoute certains !). On comprendra par exemple à quel point le peuple était embrigadé par l'Empereur et que les kamikazes étaient des fanatiques bâtis sur le même moule que les fanatiques religieux de tous poils dont on entend parler aujourd'hui. Le lavage de cerveau était fait de la même manière pour faire croire que mourir en martyr était une bonne chose. Et on comprendra aussi le calvaire d'un homme tel que Miyabe, qui était un bon patriote, qui voulait bien se battre pour son pays, mais qui refusait de se faire laver la tête et du coup qui passait pour un lâche dès qu'il émettait la moindre objection, pourtant faite à partir d'observations pertinentes et argumentées.
Bref, Zéro pour l'éternité est une série bigrement intelligente qui nous fait voir certaines parties de la seconde guerre mondiale sous un angle vraiment différent. Attention, les auteurs ne se leurrent pas non plus sur les travers des japonais. Et c'est bien ça qui est intéressant.