Les Chroniques de l'Imaginaire

Petit tour avec Malcolm (Alpha - 12) - Jigounov, Youri & Jigounov, Youri & Lamquet, Chris

Depuis la destruction d'un avion civil, l'agent Alpha est traqué comme une bête sauvage par ses pairs. Il se réfugie auprès d'un de ses contacts en Alaska, Miguel Soto, le propriétaire d'un petit aérodrome perdu au milieu de la neige. Miguel doit permettre à Tyler de faire le dernier bond vers la sécurité relative du Canada.

Sheena, son ancienne partenaire, part à sa recherche au pays du soleil de minuit, suivie de près par une ancienne connaissance du couple d'agents, Scala.

Cet album marque un important changement dans cette série que j'apprécie particulièrement. Jigounov, occupé par XIII, lâche la partie dessin pour ne s'occuper que du scénario. Son collègue, Lamquet, reprend le flambeau et les couleurs. Le Lombard a préféré ce nouveau dessinateur à Loutte qui se charge brillamment de la spin-off Premières armes.

Si le coup de patte de Lamquet est moins propre et lumineux que celui de son illustre prédécesseur, il a parfaitement réussi la mission. La transition graphique n'a rien de spectaculaire, Lamquet a d'ailleurs retravaillé les premières planches de Jigounov pour s'assurer de ce fait. Le style est dans la continuité des épisodes précédents, réalistes, en mouvement et précis. Les effets neigeux sont, en outre, très réussis.

Aucun problème du côté du nouveau dessinateur, qu'en est-il du scénario ? C'est moins glorieux.

Petit tour avec Malcolm est une course poursuite derrière un Alpha, pas vraiment tracassé, coupée par de trop nombreux changements de point de vue (groupes de personnages) qui empêchent la formation de tension ou de rythme. De plus, cet album n'apporte presque rien à l'histoire de départ. Il manque cruellement d'émotion et d'ambiance.

Enfin, heureusement que Scala est présente pour apporter une bonne dose de cynisme à cette bd, Tyler et Fergusson, habituellement intrigants et émotionnellement actifs, sont fades et si éloignés du lecteur qu'ils ne valent pas mieux que des seconds rôles miteux...

Bref, si Lamquet reprend correctement le dessin et les couleurs, Jigounov ne réussit pas à nous fournir un scénario captivant, loin de là. J'espère qu'il ne s'agit que d'une erreur de parcours due à un manque de temps.