Ce troisième numéro du webzine Mort Sûre explore le thème de la solitude. Vaste thème, comme l'indique le choix judicieux du pluriel pour le titre. La formule ne diffère par des autres numéros : de la littérature avec quatre nouvelles et un poème, un article de fond, des illustrations et quelques chroniques d'ouvrages qui s'inscrivent dans le thème, le tout sous une très jolie couverture que l'on doit à Magalie Villeneuve.
L'article, signé Bloody, est un bref exposé intitulé La solitude chez le romantique. L'auteur fait dans la concision et dans la clarté. On n'apprend pas grand chose, mais le thème s'imposait.
Côté littérature, les quatre jeunes auteurs ont chacun une manière bien à eux d'interpréter la solitude : elle est la conséquence de l'agoraphobie et du deuil chez Audrey Jordan, de la possession pour David Chauvin, de la violence et de la vengeance dans la nouvelle de Willem Lukusa et enfin du racisme dans le beau texte de Cécile G. Cortes, La femme pie. Elle a choisi de situer son intrigue dans un lieu et une époque indéterminés, ce qui m'a facilité à la fois l'évasion et l'identification avec le personnage central.
Globalement, ces quatre nouvelles sont agréables à découvrir. Une brève interview des auteurs suit chacun des textes et permet d'en apprendre un peu plus sur leur parcours et le contexte d'écriture.
En revanche, je suis restée totalement insensible au poème de Raphaël d'Argens, Solitude n'est pas tout, qui m'a semblé hermétique. Les propos de l'auteur dans l'interview qui suit, pleins d'ironie et d'auto-suffisance, ne m'ont pas permis d'éclaircir le sens de ce texte.
Lau et Louve signent ensuite quelques chroniques d'ouvrages de divers genres, et nous font ainsi découvrir leurs coups de cur parmi les romans qui traitent de la solitude.
En somme, un webzine assez complet une fois encore et qui permet de découvrir quelques nouveaux talents.