Les Chroniques de l'Imaginaire

Une question de justice (William Monk - 19) - Perry, Anne

Sir Oliver Rathbone a à peine le temps de savourer sa pleine réussite en tant que juge dans une difficile affaire d'escroquerie qu'une autre, beaucoup plus délicate et sordide lui tombe dessus. Il n'a pas hésité à accepter, mais il a peut-être, ce faisant, préjugé sinon de ses forces, du moins de ses capacités d'impartialité. En effet, étant à même de démonter le principal témoin à décharge alors que l'accusé est de toute évidence coupable, il en prend le risque par l'intermédiaire de l'avocat général.

Malheureusement, alors que la cause est virtuellement gagnée, l'accusé et toute sa famille sont retrouvés morts. A priori, il s'agit d'un triple meurtre suivi d'un suicide, mais Sir Oliver est accusé d'entrave à l'exercice de la justice, et poursuivi. Ses amis, notamment les Monk, et son père, vont faire le maximum, mais il a des ennemis puissants.

Ce roman est la suite de Mémoire coupable, auquel le lient de multiples allusions, et la situation matrimoniale - capitale pour l'intrigue - de Sir Oliver. De ce fait, il est vraiment conseillé d'avoir lu d'abord ce roman, même si bien sûr on peut suivre l'histoire sans.

Je l'ai énormément aimé, comme d'ailleurs les différents romans que j'ai lus dans cette série. Certes, l'intrigue policière passe un peu au second plan dans la majeure partie du roman, du fait que l'action se déroule presque entièrement dans la salle d'audience, et que l'on sait d'emblée les accusés coupables, dans les deux procès. Au second plan, mais pas moins importante pour autant, et je ne veux pas en dire plus pour ne pas risquer de la déflorer.

On retrouve avec plaisir les Monk, le jeune Scuff, Sir Oliver, et les personnages secondaires, qu'il s'agisse du monde juridique (Gravinton, Brancaster, Wystan, York...) ou criminel, sont tous cohérents et intéressant. Cela donne un roman très prenant, impossible à lâcher une fois qu'on l'a commencé, qui pose une fois de plus la question des rapports du droit et de la justice, d'où d'ailleurs son titre original : Blind Justice.