Le professeur Klutch et ses compagnons ne sont pas vraiment à la fête. On pourrait même dire qu'ils sont carrément mélancoliques, étant donné le peu d'activité mystérieuse qui règne à l'ouverture de cette nouvelle aventure. Jusqu'à ce que Jean-Claude remarque qu'un parc dédié au Pâtor, sa pâte à tartiner préférée, va bientôt ouvrir dans la région. Laptop est ainsi rebranché, et un message stipulant la disparition pure et simple d'un château de la Loire apparaît. L'activité reprend enfin !
Mais une fois arrivée à Chaumont-sur-Loire, l'équipe déchante bien vite : ce n'est pas le château complet qui a disparu, mais juste, tout de même, sa très belle et réputée cheminée. Tandis que l'enquête permet de retrouver une mystérieuse carte à jouer (représentant un mage) sur les lieux, J-C est, lui, pris d'une soudaine envie de se rendre aux toilettes les plus proches. Ce qu'il parvient à trouver, mais à sa grande surprise, c'est un uf qu'il pond, et qui explique ses récents maux de ventre !
La surprise est de taille pour l'immense canari et ses compagnons : J-C est bel et bien une fille ! Pendant ce temps, l'équipe continue de visiter d'autres châteaux, qui ont également eu un élément qui a disparu. Jusqu'à arriver au château de Chambord qui voit son fameux escalier à double hélice (dessiné par Léonard De Vinci) disparaître sous leurs yeux...
De quoi penser qu'un curieux collectionneur se met à piquer les plus belles pièces pour son compte personnel, il n'y a qu'un pas ! Et c'est J-C, qui est maintenant une fille, qui a d'ailleurs eu cette fine idée.
Nous en sommes en tout cas au quatrième tome de cette série : Les mystérieux mystères insolubles, éditée par L'atelier du poisson soluble, une maison spécialisée dans la jeunesse.
Encore une fois donc, sur la forme, on a un livre très vertical. Un format qui se prête parfaitement au déroulement du récit d'une part, et à des illustrations tout à fait intéressantes, en rapport avec le récit, sur les châteaux de la Loire ici. Un côté éducatif indéniable, qui est finalement assez rare dans la bande dessinée, et parfaitement à point. C'est absolument superbe de ce point de vue là en tout cas.
Au niveau du récit en lui-même, c'est encore une fois parfaitement maîtrisé. Le rythme imposé par Grégoire Kocjan est excellent, avec notamment des textes, des dialogues et des jeux de mots pleins d'humour, et d'une grande finesse, qui feront mouche également auprès d'un public adulte. Les dessins de Julie Ricossé et les couleurs de François Puzenat ne sont pas en reste : on tient là un livre d'une grande qualité graphique, et d'une grande lisibilité, ce qui est important avec toutes les notes et illustrations de bas de page.
Le tome précédent nous avait emballé, celui-ci nous confirme tout le bien qu'on pense maintenant de la série et de la maison d'édition : vite, la suite !