Cesare Borgia aura été jusqu'à présent plutôt discret sur sa famille, en dehors de son père, le cardinal Rodrigo Borgia. Mais il s'avère que Cesare a une petite sur, Lucrezia, qui a maintenant onze ans. La jeune fille, qui n'est déjà presque plus considérée comme une enfant, notamment par Giulia, n'a encore d'yeux que pour son frère, Cesare, lui qui a un tel charisme et une telle influence sur elle depuis toujours. Mais Rodrigo Borgia ne voit pas cela d'un très bon il. Il souhaite que Lucrezia jette un il ailleurs, notamment vers son futur époux...
En attendant, c'est à Pise que Cesare se trouve, et dernièrement il s'est montré sous un air beaucoup plus autoritaire aux yeux d'Angelo, notamment depuis que la construction d'une manufacture a été confiée à celui-ci par son Excellence Giovanni, sur les conseils de Cesare... C'est une conversation avec Miguel, le principal homme de main de Cesare, qui a semé le doute dans le cur d'Angelo. Cesare ne fait apparemment rien par amitié : c'est un être qui est un fin stratège, et ce depuis tout petit, et il essaie toujours de tirer le meilleur parti des autres. Angelo ne serait ainsi qu'une personne à la confiance trop facile, et le jeune homme a la désagréable sensation d'être manipulé, et d'avoir fourni des renseignements trop précieux sur la fiorentina (le cercle des étudiants florentins) à Cesare Borgia...
Toujours est-il que les événements vont vite reléguer ces doutes au second plan. Une nuit de grand vent, Angelo a la présence d'esprit de se rendre sur le chantier de la manufacture, qui avançait parfaitement bien jusque là, afin d'être sûr qu'aucun feu mal éteint ne serait relancé à proximité des bâtiments en bois. C'est là qu'il surprend des hommes portant une bure (donc apparemment des dominicains) qui mettent le feu volontairement à l'un des bâtiments. De quoi surprendre le jeune étudiant florentin, qui se révèle un témoin important, notamment lorsqu'il est interrogé par Borgia en personne. Il s'avère qu'apparemment ce ne sont pas les dominicains qui sont à l'origine de l'attentat, mais Angelo n'arrive pas à savoir qui d'autre aurait intérêt à faire brûler cette bâtisse.
On le sentait déjà changeant dans le tome trois, et on se dit que cela continue dans ce tome quatre : La part d'ombre de Cesare Borgia se dévoile peu à peu, notamment avec pas mal de plans sur un personnage au visage fermé et particulièrement charismatique. Pourtant, cela se fait encore une fois avec beaucoup de finesse, sans rien de précipité dans le récit de Fuyumi Soryo. Et c'est là que réside le charme inégalé de la série Cesare, et ce depuis quatre tomes maintenant.
Le dessin reste bien évidemment à l'avenant, avec des détails très intéressants dans les dégaines, les costumes et les expressions de tous les protagonistes. C'est magnifique, détaillé, presque vivant, et le dessin se met ici totalement au service du récit, ce qui explique cette réussite sans faille.
Cesare est une série où le lecteur apprend énormément de choses sur cette époque (la Renaissance), et cela sans s'en rendre compte... Le livre est une mine d'informations sur l'époque, en restant totalement accrocheur, ce qui est tout de même rarissime pour une série historique. Un nouveau tour de force de Fuyumi Soryo. C'est tout de même le quatrième...