Un premier roman plein dadrénaline qui a été nommé meilleur premier roman et meilleur thriller de lan dernier par le New York Times, et qui mérite largement ces distinctions.
Valentin Pescatore est un jeune agent de la patrouille frontalière. Toutes les nuits avec ses collègues, il essaie dempêcher les clandestins mexicains de pénétrer en Californie depuis Tijuana. Son chef, Garrisson, est violent et très peu soucieux du respect des droits de lhomme, il nhésite pas à brutaliser les personnes quil arrête et se livre à divers autres trafics. Un soir, Valentin poursuit un passeur qui les nargue depuis des mois jusque chez lui à Tijuana, ce qui est bien sûr totalement interdit. Cela lui vaut dêtre convoqué par linspection générale des services et la CIA. Ils lui proposent de passer lincident sous silence en échange de sa collaboration pour coincer Garrisson qui est leur vraie cible. Ils le soupçonnent de travailler pour la mafia mexicaine et demandent à Valentin de lespionner et de participer aux divers travaux supplémentaires que Garrisson propose à ses équipiers.
A la fois par peur dêtre renvoyé de la patrouille frontalière et par amour pour Isabel Puente, son agent traitant dont il est tombé follement amoureux, Valentin se met à participer activement aux trafics de Garrisson. Ce qui lui permet de faire la connaissance de Buffalo, un chef de gang mexicain dont il a aidé le cousin lannée précédente. Garrisson est bien en lien avec la mafia de Tijuana.
Côté mexicain, nous suivons Léo Mendez, un ancien journaliste désormais à la tête du groupe Diogène, une unité délite chargée de lutter contre la corruption qui gangrène le Mexique à tous les niveaux de lEtat et de la police en particulier et Araceli Aguirre, la présidente de la commission des droits de lhomme qui soutient Mendez. Léo collabore aussi avec Isabel Puente et ne fait pas confiance à Valentin son indic.
Léo a arrêté le chef de la police peu auparavant. Junior Ruiz Caballero, chef de la mafia de Tijuana organise son évasion, mais le fait abattre sur la frontière au moment où Garrisson a envoyé ses hommes le récupérer. Les fugitifs sont tués par les Mexicains, ainsi que le collègue de Valentin. A partir de ce moment, le roman semballe, même si laction ne manquait pas auparavant. Les rebondissements se succèdent et Valentin aura bien de la peine à sortir vivant du bourbier dans lequel il est pris.
Les personnages sont très travaillés et très attachants, On na pas affaire à des caricatures de personnage et on sent la plume journalistique de lauteur. Les personnages sont vivants et vraisemblables. Le suspense est très bien ménagé et jusqu'au bout on craint pour Valentin. Ce livre est effrayant car il nous montre létendue de la corruption qui dévore certains pays dAmérique du Sud. Mais ne nous voilons pas la face, la corruption existe sûrement aussi chez nous, même si elle est plus subtile et moins voyante que là-bas.
La langue de ce roman est très agréable, la seule chose qui ma gênée est que certaines répliques des bandits sont en espagnol sans traduction, mais on comprend toujours en gros daprès le contexte. Et si jai bien compris il sagit surtout de vannes et de jeux de mots, donc pas forcément traduisibles en français.
Cest un excellent polar et on ne sy ennuie pas une seule seconde malgré ses cinq cent pages. A recommander chaleureusement pour les longues soirées dhiver mais comme on ne peut plus le lâcher, il noccupera pas tant de soirées que cela.