Naoh, Nam et Gaw, de la tribu des Oulhamr, sont maintenant sur la piste du feu, qui est entre les mains des Kzamms, une tribu de féroces cannibales. La prudence voudrait que Naoh n'approche pas de ces hommes aussi gigantesques que dangereux, mais Naoh est fort et vaillant, et il ne peut pas s'arrêter si prêt du but, en pensant à la main de sa belle qui lui sera accordée s'il amène le feu aux Oulhamr. Et puis, les trois compagnons sont contre le vent, et la nuit tombe. D'ailleurs, les nouveaux gardes semblent moins vaillants que les précédents...
Mais la première tentative de s'emparer du feu échoue. Certes, les compagnons ont pu échapper à leur poursuivants cannibales, mais cela sera maintenant encore plus difficile de s'emparer de ce damné feu qui s'éteint tout de même bien vite. Avant une seconde tentative, Naoh parvient à faire un pacte avec un troupeau de mammouths, en offrant quelques racines au plus vieux d'entre eux. Naoh se dit qu'il a à présent des alliés de taille, avec ces gigantesques animaux...
Et puis, la seconde tentative est la bonne. Pendant que Nam et Gaw font diversion, Naoh parvient à se défaire des quatre gardiens du feu restés au camp. Le vaillant Oulhamr réussit à s'emparer du feu et à fuir. Bientôt, Nam rejoint Naoh, mais Gaw se fait attendre. Si bien que Naoh ne peut rester là plus longtemps, décidant de récupérer son compagnon, même s'il doit pour cela se jeter dans la gueule du loup...
Après Vo'hounâ et les trois tomes de Neandertal, chez le même éditeur, c'est avec un grand plaisir que nous retrouvons la préhistoire avec Emmanuel Roudier au scénario et au dessin, aidé de Simon Champelovier pour les couleurs, qui sont tout à fait comparables aux somptueux décors vierges de toute trace d'homme qu'on a pu déjà voir dans Neandertal.
La série, tirée du roman de Rosny Aîné, n'est pas non plus sans rappeler le film du même nom de Jean-Jacques Annaud, qui a d'ailleurs contribué à la renommée du réalisateur en question. Ainsi, c'est avec un grand plaisir qu'on découvre, ou qu'on redécouvre, cette fabuleuse épopée en bande dessinée. Le feu, en ces temps reculés, n'était récupérable que lorsque la foudre embrasait un arbre dans les environs, et les hommes étaient incapables de le fabriquer eux-mêmes, d'où cette course folle.
Il n'y a aucun temps mort dans ce second tome, et les pages auraient même tendance à défiler beaucoup trop vite, tant l'ensemble est ici encore une fois parfaitement captivant. Les personnages sont soignés et crédibles, et tout à fait attachants. Quant aux décors, encore une fois, ils n'ont rien à envier à ce qu'on pouvait déjà voir dans Neandertal : c'est beau, magnifiquement coloré, sans avoir trop l'impression d'être statique.
Emmanuel Roudier nous régale donc une nouvelle fois avec ses hommes préhistoriques, peu de temps après la parution de l'intégrale de Vo'hounâ. Vivement la suite !