Nous sommes en plein hiver, et le petit village gaulois, situé en Armorique, est littéralement couvert de neige. Pendant qu'Agecanonix soigne son rhume à sa manière, et qu'il est impossible de chasser le sanglier par ce froid, Astérix et Obélix se baladent en bord de mer, histoire d'y trouver d'excellentes huîtres, et autres objets apportés par la marée. L'objet qu'ils trouvent ainsi est relativement insolite, puisqu'il s'agit d'un immense glaçon renfermant un grand gaillard en kilt...
L'homme est aussitôt amené au chaud, dans la hutte du druide Panoramix : il s'avère qu'il s'agit là d'un picte. Ce dernier est bientôt ranimé, mais un problème de taille subsiste : il est aphone, et ne peut absolument pas donner d'indication sur son village d'origine. C'est grâce à un menhir d'Obélix que la situation se débloque : en gravant dessus la carte de l'Ecosse, le village picte est localisé avec précision : en route donc pour le pays en question !
A peine le voyage en mer démarré, et grâce à un élixir de Panoramix, le picte retrouve l'usage de la parole. Il se nomme Mac Oloch et dit avoir été jeté à la mer par l'infâme Mac Abbeh, un vil être qui souhaite devenir le roi des pictes, et subtiliser au passage Camomilla, la fiancée de Mac Oloch... Mac Abbeh et son clan de pictes rouges n'hésitent pas maintenant à s'allier aux romains, en leur promettant des terres.
De leur côté, Astérix et Obélix font une arrivée triomphale dans le village de Mac Oloch : les repas y sont généreux, en tout cas du point de vue d'Obélix, ravi par la faune rencontrée jusque là, avec un ancêtre de Nessie, qu'il n'hésite pas à comparer à une loutre... Les aventures des gaulois chez les pictes sont maintenant sur le point de démarrer : il y a un trône à récupérer, et des romains à repousser !
Ce nouveau tome des aventures d'Astérix aura fait parler de lui avant même sa sortie, comme à l'accoutumée maintenant, finalement. Pour la première fois, un album mettant en scène les célèbres gaulois n'est plus dessiné par Albert Uderzo, qui a tout de même maintenant quatre-vingt-six printemps... Alors, le dessinateur historique, qui aura également endossé le rôle de scénariste depuis la mort de René Goscinny, aura tout de même suivi la réalisation de cet album de près, allant même jusqu'à dessiner le personnage d'Obélix sur la couverture de cet album 35.
C'est donc Jean-Yves Ferri (Aimé Lacapelle, Dingo Jack, ...) au scénario et Didier Conrad (Tigresse blanche, Bob Marone, Les innommables...) au dessin qui sont les deux auteurs ayant eu le courage de reprendre les aventures des gaulois. Le mot courage n'est pas un vain mot, tant la pression et l'attente du public sont forcément fortes : la sortie d'un album d'Astérix représente forcément l'événement de l'année dans le monde de la BD, et tous les médias sont de la partie à cette occasion.
Alors, qu'en est-il de la qualité de cet Astérix qui s'émancipe de ses pères ? Eh bien, force est de constater que la qualité est là, et bien là ! Les dessins sont à l'avenant : Didier Conrad a réussi à trouver la formule magique qui lui a permis de se greffer la main d'Albert Uderzo : c'est bien simple, le style inimitable est tout simplement imité de façon hallucinante ici, même si on sent tout de même une certaine patte d'écart, qui restera parfaitement anecdotique, notamment aux yeux du grand public.
Au niveau du scénario, c'est drôle, prenant, rempli de bons jeux de mots (il faut dire que le mac des écossais s'y prête parfaitement), et tout à fait digne d'intérêt. Il y a longtemps que le gaulois n'était pas parti visiter une nouvelle contrée, et on pourrait tout à fait lire cet album juste après un Astérix chez les bretons ou Astérix et les normands.
Tout ce qui a fait le succès des albums d'Astérix est bel et bien présent dans ce nouvel album, ce qui constituera tout de même une excellente nouvelle pour les nombreux fans : on signe tout de suite pour avoir un prochain tome, avec les mêmes auteurs !