Sous le magnifique ciel bleu du Cap brille l'étendue verte du jardin botanique. Une tache écarlate vient détruire ce paysage de vacances. Le corps, défiguré, de Nicole Wiese vient d'être découvert sur une pelouse soignée. Il s'agit d'une étudiante blanche d'une vingtaine d'année issue d'une famille riche. Son visage d'ange blond n'est plus qu'un bulbe sanglant, elle a, volontairement ou non, expérimenté une nouvelle drogue et semble avoir été violée.
Un Zoulou est chargé de l'affaire, Ali Neuman, un enfant martyrisé pendant l'apartheid lors des guerres opposant les deux partis noirs. Son père et son frère ont été massacrés devant ses yeux mais l'enfant a grandi. Il veille sur sa mère et est devenu le directeur de la police criminelle du Cap.
Les indices sont minces et chaque pas vers la vérité est plus risqué que le précédent, Neuman et ses adjoints vont être secoués. Ce meurtre cache autre chose. Nicole Wiese n'a pas, simplement, choisi le mauvais cavalier...
J'ai rencontré Férey à une foire du livre. J'avais lu sa farce sur Saint-Etienne et apprécié. Il m'a conseillé ce Zulu et je l'en remercie. Férey m'a plongé dans un polar sombre particulièrement prenant et dépaysant.
Zulu est un roman d'une noirceur égale à la peau de son héros principal. L'auteur s'est très bien documenté pour nous envoyer en Afrique du sud sur les traces d'une société extrême imprégnée de violence où se mélangent gangs, sida, drogue, crime, misère absolue et luxe démentiel. L'atmosphère sud-africaine, agressive, contrastée, teintée de désespoir et de mépris est formidablement bien rendue. On passe de l'écrin ensoleillé pour testeur de cabriolets à la crasse des townships en un clin d'oeil et nos tripes en prennent un coup. Le pire est que l'écrivain nous donne envie de s'y trouver.
L'histoire et l'enquête sont réussies. Le suspense est présent et on n'a aucune envie de faire une pause pendant sa lecture. Par ailleurs, les personnages de Férey sont vite attachants. Ils sont humains et pas tellement différents de nous. L'écrivain nous fera partager leurs émotions et leurs peurs. Je conseille au lecteur de bien s'accrocher...
Le seul défaut de ce livre est son aspect documentaire qui peut, parfois, briser le rythme et dissiper l'ambiance.
Au final, ce Zulu m'a vraiment plu et je vous le conseille chaudement.