Li, appelée par les siens la déesse noire, a été donnée aux flots déchaînés en sacrifice. Mais pour autant, la jeune chinoise aux étranges pouvoirs n'est pas morte, mais recueillie par des anglais qui passaient par là. Parmi eux, un certain William Shakespeare qui s'empresse de porter secours à cette mystérieuse fille inconsciente, aux longs cheveux noirs de jais...
Aussitôt, les premiers soins et les premières toilettes sont apportées à la jeune chinoise, qui a pour le moment surtout besoin de chaleur et de nombreuses heures de sommeil. Rapidement, les anglais de la maison se rendent compte que la langue sera une sacrée barrière : la jeune fille, Li, ne parle pas un mot d'anglais, mais uniquement le chinois. Or, les chinois qui vivaient en bordure du fleuve ont pratiquement tous péri sous les flots : Chinatown n'est plus...
Alors, Shakespeare et Mill (surtout ce dernier) se mettent en tête d'apprendre l'anglais à Li. La jeune femme se remet peu à peu de ses blessures, et il s'avère que c'est une véritable éponge qui apprend rapidement les rouages les plus complexes de la langue. Et ce au grand bonheur de Mill, qui commence à considérer Li comme sa propre fille. Seule la terrible cicatrice présente sur la gorge de Li reste un mystère. Mais toujours est-il que dans sa bouche, les mots de la langue anglaise sonnent comme une douce musique, bien plus agréable que le chinois qu'elle pratiquait avec difficulté jusque là...
Et on commence à faire le lien, dans ce second tome, entre William Shakespeare et cette jeune chinoise qui prenait une importance énorme dans le premier tome de cette série. Rappelons que ce 7 Shakespeares entend faire la lumière sur les sept années totalement inconnues de la vie du célèbre poète anglais. Sept années qui l'ont transformé, bien mystérieusement, de petit ouvrier parfois poète à l'auteur d'une pièce comme Hamlet.
D'aucuns disent que l'être en question est un imposteur : c'est ce qu'on va s'attacher à découvrir dans cette série. Ici donc, le rythme est très bon et parfaitement soutenu. On suit avec intérêt cette délicate personne qui a tant souffert dans le premier tome. Il n'est plus tout à fait question des pouvoirs divinatoires terribles qui lui ont valu la colère des siens, mais cette fois, c'est vers l'écriture que les pouvoirs vont se pencher...
Au niveau des dessins, Harold Sakuichi s'attache à nous régaler avec ses personnages attachants, crédibles, et ses expressions profondes et très réussies.
On plonge en tout cas sans aucun souci dans ce tome, que l'on dévorera encore une fois d'une traite. Et on aura hâte d'en lire la suite dès à présent !