C'est un peu l'angoisse pour Li, qui fait régulièrement des cauchemars où elle revoit les flots déchaînés emporter Chinatown. Depuis qu'elle a été recueillie par des Anglais, la jeune femme n'est pas encore allée à l'extérieur. Il est grand temps que cela change et la venue prochaine de Wallace, le frère de William, est une excellente occasion pour aller faire quelques courses au marché environnant. Li y va avec William et Mill, et fait encore montre d'étonnantes prouesses pour écarter ses nouveaux amis des quelques désagréments du marché...
Pour l'heure, Wallace revient. Il a des affaires florissantes à l'étranger et apporte même un très beau cadeau à Li. Celle-ci est très gênée de ne pouvoir offrir que quelques mots, un poème, couchés sur un papier. Et le choc étreint les deux frères et Mill à cette occasion. Le poème en question est magnifique, et fait ressortir bien des sentiments qui ont conduit Li au travers de sa jeune vie. William est littéralement balayé par ces mots, et une idée émerge...
Car il se trouve que le jeune homme, de la guilde des vendeurs de sel, joue bientôt dans un concours de théâtre. Et l'enjeu est important, car le cur d'Annette, la fille la plus jolie de Liverpool, est en jeu. De même que l'avenir dans l'écriture pour William, qui vient de faire un pari avec un homme de bonne famille, riche et prétentieux, de la guilde des vendeurs de vin. L'homme en question déteste William, d'autant qu'il a lui aussi l'intention d'épouser Annette.
Alors, William se met à écrire sa pièce, en y incorporant de l'humour, des éléments tirés de livres, ainsi que les splendides mots d'amour écrits par Li. Un mélange détonnant qui ne sera pas sans faire mouche durant le concours de théâtre...
Ça y est : Li est maintenant définitivement incorporée dans cette histoire qui retrace la vie de William Shakespeare, en tout cas durant les sept années dont on ne sait aujourd'hui rien dans sa vie. Harold Sakuishi a pris le parti d'y mêler une jeune femme chinoise aux pouvoirs divinatoires étonnants. Cela aura pu étonner, voire même choquer dans un premier temps, mais force est de constater que le récit est maintenant tout ce qu'il y a d'intéressant et accrocheur.
On assiste maintenant pleinement à ces pièces de théâtre se jouant devant le peuple, à ciel ouvert, et il faut reconnaître que les joutes verbales ne sont pas sans saveur ici. Même si on a quelque chose de très différent d'une série comme De Cape et de Crocs, qui fait également dans la joute verbale, la série tient ici parfaitement la route.
Graphiquement, c'est encore une fois très beau, plein de mouvements, et plein de soin dans les attitudes et les expressions de personnages qui deviennent attachants et presque vivants.
Un excellent troisième tome en tout cas pour cette série dont on a encore bien envie de lire la suite !