Bruno Daix est un militaire de carrière, capitaine, dans un futur pas si éloigné que cela. Il est sur le point de partir pour la Polynésie, mais sa hiérarchie, le commandant Driss en tête, en a décidé tout autrement. Bruno est alors rapidement briefé, et ce que Driss lui raconte semble inconcevable... Depuis quelques jours, l'eau ne fond plus à zéro degré, mais à des températures inférieures. La fonte se fait même à une température de -16 degrés sur certaines parties du globe. A ce rythme, malgré le soin apporté à l'humanité pour sa planète, et la pollution qui a fortement reculé, le cauchemar va vite reprendre.
Alors, Bruno Daix est appelé pour aller fouiller une zone abyssale dans le Pacifique Nord, avec des équipes venues du monde entier, et chapeautées par les américains : les vacances sont déjà bien loin, mais pas les voyages, car c'est à Oran que les choses s'enclenchent.
Alors que Bruno, à l'aéroport international, fait la connaissance d'une charmante jeune dame, le voilà immédiatement mis en alerte ! Il doit se rendre en hauteur, immédiatement ! La fonte massive des glaces vient d'avoir lieu, brusquement, et les tsunamis se mettent à déferler sur la planète. Alors que Bruno et Kou-Sien Tchei, une spécialiste des langues anciennes, parviennent à trouver un taxi volant, ils sont les témoins des flots qui se retirent brusquement, pour revenir immédiatement tout inonder dans une immense vague meurtrière. Les survivants n'ont maintenant pas le temps de compter les morts, mais de commencer à faire la connaissance des créatures sous-marines étranges qui ont provoqué cela...
La peur géante est une adaptation d'un autre univers imaginé par Stefan Wul, après Niourk ou Piège sur Zarkass qui sont déjà en cours chez Ankama. Ici, c'est Denis Lapière et Mathieu Reynès qui prennent la main, histoire de sortir un peu de leur magnifique, très en vogue et toujours actuelle série Alter Ego. Une nouvelle fois, autant le dire, c'est une véritable claque qui attend le lecteur.
C'est ainsi avec un grand plaisir que l'on retrouve le dessin si fin de Mathieu Reynès, parfaitement mis en couleur, de manière délicate, par Aintzane Landa Chillon et Pedro Colombo. La scène du tsunami, avec les héros en hauteur qui ne peuvent qu'assister à l'horreur, est tout simplement superbe de tension et d'émotion. Les cadrages, prises de vue et les regards sont parfaitement maîtrisés, et rendent ce premier tome déjà indispensable, presque juste avec cette scène.
Le reste est bien évidemment d'une grande qualité graphique et scénaristique, et des réponses commencent déjà à être données, par le biais de ces étranges créatures marines. Nous sommes presque dans une histoire comme Abysses de Franck Shätzing, immense roman qui met en scène ce genre de catastrophes suite au réveil d'une étrange entité au fond des océans.
De quoi frissonner en tout cas, dans ce monde de science-fiction futuriste, un brin écologique, qui surfe parfaitement sur ces vagues très actuelles !