Isabel Dalhousie reconnaît bien volontiers qu'elle a une existence rêvée : un fiancé idéal, un adorable bébé, un travail passionnant, une belle maison, un compte en banque bien fourni... Elle consacre donc volontiers son temps libre à aider son entourage à résoudre d'épineux problèmes. Ici, elle va assister Jane, son amie australienne, dans la quête de ses origines. La jeune femme est née en Écosse et a été adoptée quand elle n'avait que quelques semaines. Elle voudrait en apprendre plus sur ses parents biologiques.
Voici la maigre intrigue sur laquelle se construit le huitième tome des aventures de la philosophe Isabel Dalhousie. On peut ici faire la même remarque que pour les opus précédents : malgré une appartenance à la collection Grands détectives des éditions 10/18, ce roman, pas plus que les autres, ne comblera les amateurs de polars. Le suspense est inexistant, l'intrigue réduite à quelques fils.
Mais les habitués de cette série savent bien que son intérêt est ailleurs : dans la description du quotidien de personnages charismatiques, tout particulièrement Isabel Dalhousie, avec sa manière délicieusement décalée d'observer le monde, les relations humaines, et sa propre existence. Cette particularité donne au roman un rythme lent, presque contemplatif. Une fois qu'on s'y est accoutumé, il est très agréable de suivre les réflexions et les digressions d'Isabel à propos de son "enquête" en cours. Et si cette enquête n'a une fois encore rien de bien palpitant, elle permet de soulever des questions philosophiques intéressantes, amenées - comme toujours avec Alexander McCall Smith - avec beaucoup de finesse.
En somme, un roman de bonne qualité, à la plume subtile, qui permet de passer quelques heures apaisantes à se poser des questions sur le monde en dehors de son tumulte.