Raphaël a finalement abandonné Sophia à la gare, de la pire façon qui soit, au dernier moment, en la laissant monter dans le train et sans lui donner aucune explication. Avec l'aide de son meilleur ami Arnaud - à qui il a forcé la main et qui a fini par lui avouer, exaspéré, qu'il n'est pas le seul à avoir des problèmes de couple -, il s'envole pour Rome. Destination : Marie... Finalement, vingt ans n'ont pas suffi à éteindre le feu qu'elle allume en lui.
Quelques complications plus tard, les anciens amants se retrouvent (pas de spoil dans cette information, l'illustration de quatrième de couverture ne laissant planer aucun doute sur le sujet) tandis que Sophia, restée seule à Paris, rumine son incompréhension, sa colère, puis son désespoir.
Les illustrations de ce second tome sont splendides, surtout dans le travail sur la lumière qui change une fois que Raphaël arrive à Rome pour devenir plus chaude que dans le premier opus. Cette luminosité, le soin apporté aux expressions faciales des personnages, la beauté de Marie en font une bd encore une fois très agréable à feuilleter. Toujours aussi sexy, Marie dévoile ici une autre facette de sa personnalité, plus sombre, plus torturée, qui la rend plus humaine et apporte un autre éclairage à son personnage de briseuse de ménages et de croqueuse d'hommes.
Le scénario prend la tournure qu'on attendait - redoutait ? - : Raphaël craque, brise le cur de Sophia, abandonne ses engagements et une vie qui lui plaisait pour une femme qui, il le sait, le fera souffrir encore.
Il va se passer pas mal d'autres choses dans ce tome de clôture, mais le message général sur le couple et sa longévité est plutôt triste et désabusé. Lire cette bd en pleine crise de la quarantaine peut être assez éprouvant...
Toujours est-il que Une nuit un Rome forme vraiment un très beau diptyque, à l'esthétique soignée et au scénario irréprochable.