Les Chroniques de l'Imaginaire

La couette de l'Oubli (Le donjon de Naheulbeuk - 1) - Lang, John

On connaissait les chroniques audio du Donjon de Naheulbeuk, les bandes dessinées éponymes, le jeu de rôle gratuit et les performances vocales du Naheulband. On connaissait aussi la propension de Pen of Chaos, alias John Lang, alias l’homme qui a commis le Donjon de Naheulbeuk, à raconter n’importe quoi pour en faire une histoire à se tordre de rire.

Comme il le constate lui-même, réaliser une saison audio du Donjon prend environ cinq ans. Il a donc décidé de retourner le temps à son avantage et de se mettre à écrire. Les BDs me direz-vous ? Eh bien, ce n’est pas pareil. Certes, on a de l’image dans les livres (on ne change pas une équipe qui gagne) mais il y a plus de mots. Boucoup plus, même…

L’histoire ? Il n’y en a pas, ou pas vraiment. Il existe douze statuettes en Terre de Fangh. Ces douze statuettes sont convoitées par le on-ne-peut-plus connu sorcier Gontran Théogal. Son but : devenir le maître du monde en réveillant Dlul, le dieu endormi, pour lui permettre d’étendre sur le monde La couette de l’Oubli. Alors tout le monde va mourir ?, pourrait demander l’Elfe. Si la compagnie qui ne porte pas encore de nom n’agit pas, oui, tout le monde mourra.

Ce n’est pas la trame narrative qui fait la saveur de ce roman. Lire La couette de l’Oubli, c’est comme plonger à pieds joints dans un scénario rôliste dans lequel on n’aurait pas son mot à dire. Mention des niveaux, des aptitudes, combats dignes des meilleurs romans d’heroic fantasy, tout y est. Mais pour John Lang “il ne s’agissait pas de faire un énième bouquin médiéval-fantastique”. Il a donc contourné le problème. John Lang ajoute aux illustrations très réussies de Marion Poinsot de petits “bulletins cérébraux” qui nous plongent dans la tête des personnages. Croyez-moi selon lesquels, on rit assez. Car les personnages sont fidèles à eux-mêmes : le Nain est toujours alcoolique et déteste toujours autant l’Elfe, Elfe qui se balade à poil quand il s’agit d’attaquer et qui ne comprend rien à la vie ; la Magicienne vise ses sorts à côté de sa cible ; l’Ogre pue autant, si ce n’est plus, que dans ses précédentes aventures ; le Barbare veut tacler l’ennemi et sent des pieds. Le seul qui en somme évolue, c’est le Ranger qui se planque un peu moins et essaie vraiment de devenir le chef de cette troupe de bras cassés… Pour ne pas spoiler la suite, je vous dirai simplement que le lecteur rencontrera au fil des pages une kyrielle de personnages, tous plus savoureux les uns que les autres.

Bref, si vous voulez découvrir l’univers qui a fait le tour des oreilles francophones ou si vous avez envie de plus d’aventures rocambolesques, je ne peux que vous conseiller la trilogie du Donjon de Naheulbeuk, La couette de l’Oubli en étant le premier tome.