Jubella Sinocare est une jeune femme qui rêve de devenir journaliste. Pour l'instant, elle n'est que pigiste freelance et vend ses papiers comme elle le peut. Aussi, quand le Lord Denholm l'invite dans sa propriété pour une interview, elle n'y réfléchit pas à deux fois avant de se rendre dans le Sussex. Denholm est un ancien magnat de la presse, fortuné mais qui retranché chez lui depuis la mort de son épouse. Depuis, plus personne ne l'a réellement vu. Pouvoir l'approcher est donc un immense honneur. Pourquoi elle ? Jubella s'est bien posé la question mais n'y a pas trouvé de réponse. Et, finalement, est-ce que ça a vraiment de l'importance quand elle tient peut-être dans ses mains le sujet qui la fera décoller ?
Surtout que le lendemain de son dîner avec le Lord, Jubella va se retrouver être un témoin dans une sale affaire : Denholm est retrouvé mort dans son jardin, du sang lui coulant des oreilles. Que s'est-il passé ? Qui peut bien en vouloir au Lord après tant d'années passées en reclus ? Est-ce que cela est en rapport avec la silhouette que Jubella a aperçue durant la nuit alors qu'elle n'arrivait plus à dormir ? Ou bien est-ce en lien avec le tableau de William Turner, Le val de la morte embrassée, que Denholm possédait et qui n'était répertorié nulle part ? Ou encore avec le secret incroyable que le reclus a partagé avec Jubella peu avant de mourir ? Ou peut-être un peu de tout cela
Le val de la morte embrassée est une enquête portée par une course poursuite sur fond de fantastique orchestrée par un Michel Honaker désireux d'apporter sa version aux histoires de princes charmants. C'est une lecture pour adolescents qui n'a pas à rougir des comparaisons qu'on pourrait faire avec le même genre outre-Atlantique. Mais Michel Honaker n'en est pas à son coup d'essai. Le tout mené tambour battant dans cette enquête, qui se révèle être aussi une quête initiatique et de ses origines.
Pourtant, pour une fois, j'aurais préféré un rythme plus lent. Pas dans le rythme de l'histoire, pas forcément, mais se donner le temps de poser plus l'ambiance, le décor. Tout tourne autour d'une peinture qui ne peut être prise seulement comme un coup de pinceau mais bien comme une uvre dans laquelle il faut se projeter. Et j'aurais aimé en faire de même avec le texte. Ressentir plus d'ambiance que d'urgence. Je ne dis pas que le résultat n'est pas bon, parce que je me suis laissé aller au rythme des pages. Mais je suis persuadé que l'histoire aurait gagné à être plus contextualisée.
Que l'on croie au Prince Charmant ou pas, quelle que soit la tête qu'il peut avoir, Le val de la morte embrassée est une histoire qui vous fera trépigner pendant le peu de pages qu'elle dure.