Nous sommes en 1271, à Venise. Le jeune Marco Polo est bien connu dans la ville : c'est un garçon qui a le contact facile, qui n'aime pas entendre les sornettes des anciens marins, et surtout, qui a eu l'occasion d'apprendre dès son plus jeune âge de nombreuses langues différentes. Le jeune Marco a été élevé par sa grand-mère, son père Niccolo étant un grand voyageur. Alors, ce sont les livres qui ont depuis toujours tenu compagnie au jeune Marco.
Pour autant, cela ne va pas durer, puisque Niccolo rentre enfin d'un voyage où il a vu le khan mongol. Niccolo Polo souhaite maintenant repartir vers la route de la soie, et il emmènera son frère et son fils, Marco. L'objectif est d'avoir un allié très puissant contre les Maures... Mais l'expédition est retardée, puisque le siège du saint-père est vide. Et il le restera deux années complètes. Beaucoup trop pour que Niccolo puisse différer son retour vers le khan, qui pourrait interpréter un tel retard comme un évident manque de respect
Alors, l'expédition part, avec tout de même la bénédiction des représentants de l'Eglise, même si elle ne comprend pas de procession religieuse digne de ce nom. Ce que les Polo ignorent, c'est que le voyage qui est entrepris là durera vingt-quatre années. Un voyage mémorable, qui sera surtout l'objet des mémoires de Marco Polo, d'où le succès énorme et l'importance historique qu'il suscite encore aujourd'hui...
Marco Polo est un personnage qui a des détracteurs, autant que des admirateurs, et cela encore de nos jours. En cela, le cahier qui finalise ce premier tome, désormais une habitude dans les albums de la collection Explora de Glénat, est encore une fois très bien fait, donnant le contexte des faits relatés ici. C'est Eric Adam et Didier Convard que l'on retrouve encore une fois au scénario de ce tome, tandis que le côté graphique est assuré par Fabio Bono au dessin, et Dimitri Folin aux couleurs.
Ainsi, tandis que le récit est mené à un bon rythme, et qu'on suit avec un grand plaisir le voyage qui nous emmène dans de somptueux paysages désertiques ou montagnards, le dessin est également digne d'intérêt. C'est fin, détaillé, et ce aussi bien dans les personnages que dans les décors. Les couleurs sont à l'avenant, parfaitement adaptées, et suffisamment discrètes pour mettre en avant la lisibilité.
Ce premier tome de Marco Polo, explorateur historique s'il en est, est ainsi une belle réussite, aussi intéressante que d'autres tomes de la même collection qu'il nous aura été donné de juger : de quoi passer un bon moment de lecture en tout cas !