Un jeune papa arrive, par bateau et avec sa petite fille encore bébé, sur l'île de Louma. L'homme semble assez maladroit, et fait une halte à l'endroit le plus haut perché de l'île. Il échange quelques banalités, se régale d'un sandwich au roumba, un excellent poisson local, puis meure en tombant dans le ravin, en essayant de prendre une belle photo des premiers pas de sa fille.
Quelques années après ce drame, nous retrouvons Lila, la petite fille en question, qui a été recueillie par Baba, la grand-mère qui tient justement l'auberge. Lila est devenue une jolie pré-adolescente, une collégienne qui a justement les soucis de son âge. Pour commencer, elle déteste particulièrement Victoire Garnier, la petite sur du maire de Loumba. Un être excentrique et m'as-tu-vu, qui passe le plus clair de son temps à préparer la prochaine fête de l'île.
Lila dispose tout de même de ses propres amis, comme notamment son voisin, un génie de l'informatique, qui est également dispensé d'école. Et puis, il y a aussi Rosy, même si cette dernière attache encore un peu trop d'importance auprès de Victoire, la peste de la classe... Ainsi, la vie s'écoule paisiblement à Loumba, même si Lila a de plus en plus de questions sur l'homme qui était son père, et dont il ne reste qu'une étrange photo où il sourit, alors même qu'il fait sa terrible chute.
C'est Gobi, l'auteur de Lucha Libre ou encore Zblucops (dans la même collection Tchô), qui prend les rênes de cette nouvelle série jeunesse extrêmement haute en couleurs. Tous les codes de l'adolescence y sont présents, encore une fois, et c'est avec un grand intérêt que l'on suit ce personnage de jeune fille que la vie n'a pas gâté dès le départ.
Lila est ainsi une fille tout ce qu'il y a de plus attachant. Une jolie jeune fille, qui a les mêmes problèmes que le lectorat auquel elle se destine : de quoi susciter un sacré attachement, surtout lorsque le nom de Gobi est présent sur la couverture. Graphiquement, c'est toujours très coloré, tout à fait unique. On reconnaît la patte inimitable de Gobi, et les cases sont fouillées, bien souvent remplies de petits détails qui font toute la richesse de ce premier tome.
On rit, on pleure, et on passe par toute une palette de sentiments intermédiaires, avec ce premier tome réussi, dont on attend désormais la suite avec impatience, étant donné le dernier effet assez bluffant et inattendu !