Thomas Revanche est un être franchement original. Le jour, il est un employé modèle du MODEF, une organisation syndicale qui défend les intérêts des patrons dans le pays. Avec sa cravate et son costume, Thomas a ainsi parfaitement le look de l'emploi, parvenant même à supporter jusqu'aux mauvaises blagues de ses collègues aux esprits les plus étriqués... Mais voilà, ce qui fait la vraie différence, c'est que Thomas distribue sa propre justice, et ce la nuit et le midi, accessoirement...
Pour cela, Thomas dispose d'une vieille librairie où il rencontre les laissés pour compte du patronat, et d'une amie qui le rencarde en patrons véreux. Alors, le gentil garçon très lisse se transforme en véritable bourreau, n'hésitant pas à employer la violence la plus crue pour faire chanter les malhonnêtetés patronales, ô combien nombreuses dans ce pays...
Ainsi, Thomas n'hésite pas à se déguiser en Superman pour se fondre dans un salon du comics, histoire de corriger un metteur en scène véreux qui profite de ses employés. On peut également le voir piéger un patron qui a fui le pays, après un scandale de gel de silicone qui a ébranlé tout le pays, ou encore infiltrer une équipe d'ouvriers sans-papier, tout simplement exploités par leur hiérarchie...
Ce second tome de Revanche est toujours constitué de plusieurs scènes, toutes plus intéressantes les unes que les autres, et faisant toutes écho à l'une ou l'autre des actualités récentes. Une série qui, ainsi, est totalement plongée dans l'actualité, et qui bénéficie des ficelles de Nicolas Pothier au scénario, et de Jean-Christophe Chauzy au dessin.
On reconnaît en tout cas une nouvelle fois le graphisme de Chauzy : c'est beau, coloré, avec un soin tout particulier apporté à des personnages parfaitement expressifs. Le tome est aussi l'occasion d'en savoir un peu plus sur les raisons qui ont amené Thomas Revanche à exercer ses activités nocturnes, ce qui rend le personnage encore un peu plus attachant.
Un homme qui distribue la justice lui-même, et de manière prenante et violente, voilà bien de quoi rappeler une série comme Dexter. On est ici sur quelque chose d'équivalent et de bougrement intelligent, poussant jusqu'à faire un petit clin dil au célèbre boucher de Miami, et aux séries américaines en général. Une série de grande qualité qui se laisse dévorer d'une traite, et sans vergogne !