Donna Leon a délaissé son héros, le commissaire Brunetti, le temps de ce polar historique. Le résultat est hélas peu convaincant pour les fans du commissaire. Lauteure est passionnée de musique baroque et elle désirait faire connaître le compositeur Agostino Steffani (1654-1728), tout comme Cecillia Bartoli, qui lui a consacré un disque tandis que Donna Leon en a fait un héros de polar. Ceci est une excellente initiative de ces deux artistes et cest très dommage que le livre ne soit pas aussi bon que ceux consacrés au commissaire Brunetti, dont les supporters risquent dêtre bien déçus.
Lhéroïne du livre est Caterina Pellegrini, une musicologue et chercheuse vénitienne, chargée par un avocat charmant de retrouver le testament du compositeur Steffani. Caterina nous parle de sa famille et en particulier de sa sur, une chercheuse qui a pris le voile et qui va laider dans cette enquête.
Le testament, sil existe, se trouve dans deux vieilles malles du dix-septième siècle, jamais ouvertes depuis et qui viennent de réapparaître. Il sagit dune intrigue de bibliothèque, Caterina étant chargée de déchiffrer ces vieux papiers consacrés au compositeur, nous suivons ses recherches.
Steffani nétait pas seulement compositeur, mais aussi évêque diplomate. Il sétait donné pour mission de ramener les princes protestants au catholicisme. Il vit en Allemagne de 1667 à 1728 et trempe dans le meurtre dun prince allemand. Caterina enquête sur ce point, entre autre.
Ce livre nest pas désagréable à lire en soi. Il est même plutôt plaisant. Mais il souffre cruellement de la comparaison avec les polars mettant en scène le commissaire Brunetti. Ici les personnages sont assez plats et il se dégage une impression dinachevé, ou que lauteure aurait pu faire mieux.
Cest un roman vite lu et sans doute vite oublié qui ne tient pas ses promesses. Vivement la nouvelle enquête de Brunetti !