Trois gamins jouent tranquillement au baseball dans la rue, lorsque l'un d'entre eux, bien malgré lui, frappe très fort et perd la balle qui vient casser la vitre d'une maison qui semble abandonnée. Le fautif en question, Kôhei, entre dans la maison non sans s'être présenté, récupère sa balle dans une pièce vide, ouvre un frigo qui est seul dans la pièce, et tombe sur un curieux vieillard, qui dit être le dieu de la misère, qui condamne tous les gens qui le croisent à être pauvres... Si encore cela ne se vérifiait pas...
Voilà ce qui vous attend dans Slider, la première des six histoires que l'on trouve dans ce Goggles (rien à voir avec le célèbre moteur de recherche américain...). Et puis, il y a cette histoire poignante d'une jeune femme qui est sur le point de se marier, qui fait tout pour retrouver un vieillard auquel elle tient énormément, un homme qui a beaucoup compté dans son enfance, même s'il ne s'agit pas de son père. Un homme qu'elle veut retrouver à tout prix, allant jusqu'à demander les services d'un détective privé pour cela...
Dans Goggles, l'histoire au titre éponyme de ce recueil d'histoires de Tetsuya Toyoda, on fait la rencontre de la jeune Hiroko, une bien curieuse petite fille, silencieuse, blessée par la vie, recroquevillée sur elle-même. Elle porte tout le temps des lunettes et un blouson de motard, desquels elle refuse totalement de se séparer. C'est Kôichi, un jeune chômeur, qui va peu à peu s'occuper d'elle, afin d'essayer de lui redonner le goût de la vie...
Tetsuya Toyoda signe là un très beau recueil de tranches de vie. On ne peut s'empêcher de penser à Jiro Taniguchi, un autre auteur gigantesque duvres là aussi empreintes d'une grande humanité. Les dessins ne sont d'ailleurs pas sans faire penser à ceux de Taniguchi, avec un soin tout particulier pour des visages on ne peut plus expressifs. On pourrait même presque les voir s'animer tant les silhouettes et les mouvements sont soignés dans ce livre.
Le recueil se dévore, tout simplement. Il mérite amplement le petit mot de Jiro Taniguchi, justement, qui encense le travail de son compatriote, avec raison. Un livre très beau, varié, qui garde l'humain comme fil conducteur sur les six histoires plus ou moins longues. Une excellente lecture en perspective !