Les Chroniques de l'Imaginaire

The Voice (Bad Ass - 2) - Hanna, Herik & Bessadi, Bruno

Depuis toute jeune, Sophie Bisset est capable de pénétrer dans la tête des gens, d'entendre leurs pensées mais aussi de leur faire faire tout ce qu'elle veut. Comme avec Jim, le petit ami de sa mère, qu'elle obligea à se fourrer une poupée Barbie dans le fondement pour faire comme lui fait avec sa maman et qu'elle n'aime pas trop. Et c'est sans compter sur tous les autres évènements étranges qui arrivèrent dans le quartier et que Jim impute à Sophie. Un jour un homme, le professeur Alzam P. Sirit vient leur rendre visite. Il veut leur parler de Sophie. Il sait pour elle et veut leur proposer de s'en occuper dans son école pour les personnes particulières.

Sophie grandit donc dans un environnement très bien adapté à son cas. Devant, elle était toujours attentive mais elle avait des penchants naturels destructeurs voire méchants. Pour elle, ça n'était que normal, mais pas forcément pour les autres. Surtout qu'elle jouait aussi des tours à ses camarades, des tours qu'ils n'appréciaient pas. Et puis il y eut le moment où tout bascula et où ses anciens camarades décidèrent de prendre les choses en main. Sophie fut donc abattue, diminuée. Mais pas pour tout le monde. C'est ainsi qu'elle fit la connaissance de The Boss et qu'une nouvelle vie commença pour elle.

Après Dead End, nous découvrons de nouveaux personnages à pouvoirs dans The Voice. The Voice, c'est Sophie, cette jeune fille qui n'a pas de moralité mais un pouvoir terrible, terrifiant. Un pouvoir qui aurait dû être canalisé, ce que voulait faire le professeur Sirit, mais qui finalement est exploité à des fins peu recommandables. Herik Hanna nous emmène donc un peu plus loin dans son univers où on est du côté des méchants plutôt que celui des gentils. Cela change de ce qu'on a l'habitude de lire et c'est ça qui est intéressant. Nous avons toujours droit à des moments d'humour décalé, qui font que la lecture n'est pas pesante dans cet univers pas très gai. De son côté, Bruno Bessadi nous gratifie d'un dessin dans la même ligne graphique que le premier, très moderne, somme toute épurée, mais dynamique comme il faut. Le tout donne un tome très lisible, vivant, qui nous ouvre de nouvelles portes dans cet univers. Bien sûr, nous ne saurons pas tout tout de suite, cela va s'en dire ; il faut en garder encore pour les prochains tomes. Mais nous savons ce dont nous avons besoin pour apprécier l'histoire.

The Boss, avec sa tête de Kurt Russell, est pour l'instant une énigme. Mais une énigme qui sera sans doute en partie décryptée dans le tome 3 qui lui sera normalement consacré. Bad Ass est donc une lecture qui fait du bien parce qu'un peu en marge. C'est sanglant, certes, pas très moral, mais drôle quand même et surtout addictif.