Les Chroniques de l'Imaginaire

So much pretty - Hoffman, Cara

Haeden est une petite ville rurale de l'état de New-York. C'est ce petit coin de paradis qu'ont choisi Gene et Claire Piper pour fuir leur vie de médecins new-yorkais et élever leur fille Alice dans le respect de la nature et des autres. C'est également à Haeden qu'une jeune journaliste idéaliste originaire de Cleveland, Stacy Flynn, rêve d'écrire l'histoire de sa carrière.

En apparence, tout va bien mais voilà que le meurtre brutal d'une jeune serveuse, Wendy White, bouleverse le fragile équilibre de la petite ville, révélant ses cotés sombres.

Si on se base sur la quatrième de couverture, So much pretty est un polar somme toute classique. Or il ne peut y avoir plus grande tromperie sur la marchandise. Cara Hoffman nous offre en réalité une peinture sociale, celle de jeunes urbains idéalistes qui pensaient trouver leur paradis dans une petite bourgade rurale. L'enquête policière est bien mince et semble plus un prétexte qu'un but.

La forme du roman est assez complexe : à chaque chapitre, on change de personnages, d’année et parfois même de forme narrative. C'est ainsi qu'on trouve des dissertations, des interviews etc. qui se déroulent au temps présent ou des années en arrière. Le va et vient est incessant, le tout mis bout à bout permettant d'arriver au dénouement final.

J'ai eu un mal fou à entrer dans le récit, certainement à cause du résumé présenté qui ne correspondait à rien de ce que je découvrais. D'ailleurs, je vous en déconseille la lecture qui présente ce roman sous un jour erroné tout en révélant la plus grande partie de l'intrigue. Dès le départ, on peine à comprendre le lien entre les différents chapitres. L'auteur nous livre les réflexions de nombreux personnages à différentes époques de leurs vies mais sans qu'on ne saisisse où elle veut en venir. Par exemple, quand on découvre une rédaction intitulée « mon endroit favori » écrite par un des personnages neuf ans plus tôt, on se demande quel est le lien avec l'histoire.

En réalité, Cara Hoffman prend son temps pour poser un décor et une ambiance, nous montrer que tout est lié et que les événements du présent prennent racine très loin dans le passé pour qui y prête attention. Si le procédé est connu et déjà utilisé, ici, il manque de lien et on décroche petit à petit pour finir par s'ennuyer. L’intérêt revient dans les dernières pages mais j'avoue que hors du cadre des Chroniques de l'Imaginaire, j'aurais abandonné ce roman depuis fort longtemps.

A mon goût, malgré une plume agréable, So much pretty est un roman faussement présenté comme un polar qui se révèle inutilement complexe et subtil, demandant un effort intense de lecture pour un final décevant.