Depuis que Golden City a été torpillée et est devenue un lieu de recueillement au fond de l'océan, les choses ont changé. Désormais, les grands de ce monde vivent dans une autre ville équivalente, qui est sur le point d'être dévoilée au grand public. La ville en question, toujours Golden City, se situe à présent dans l'espace, où elle est nettement plus sécurisée que sur la surface des océans, notamment grâce à une surveillance accrue via les satellites qui l'entourent.
En attendant, Mifa, Apple, Solo et Kumiko vivent toujours sur le littoral, à construire une baraque en bois de très belle facture, et vivant du fruit de leur pêche. Mais cela risque de ne plus durer, lorsqu'un énergumène vient leur signifier leur avis d'expulsion : les orphelins doivent quitter les lieux pour le lendemain, et ils n'ont nulle part où aller pour le moment... Les littoraux sont vendus aux enchères, notamment pour leurs terrains constructibles, et il est évident que les tarifs flambent vers les sommets.
Pourtant, ce n'est pas là la principale préoccupation de Mifa. Cela fait quelques heures qu'elle n'a plus de nouvelles de Kumiko. Il est sans doute arrivé quelque chose à la fille de douze ans, qui n'est pas encore arrivée chez son amie. D'autant que de grosses manifestations éclatent en ville suite à la présentation de la nouvelle ville spatiale destinée aux plus riches uniquement.
Alors que la recherche de Kumiko s'enclenche, c'est Harrison Banks qui est maintenant mis en difficulté, et par les membres du conseil d'administration des industries Banks eux-mêmes ! Ils n'hésitent pas à envoyer un tueur sur les traces d'Harrison, qui a été vu pour la dernière fois au Nigeria.
Le combat entre les plus riches et les plus pauvres reprend, dans ce dixième tome de Golden City. Exit la ville sur les flots, au profit d'une ville spatiale qui, il faut bien le dire, ne donne pas plus envie que cela... Ce tome, toujours dessiné par Nicolas Malfin (avec Pierre Schelle aux couleurs) et scénarisé par Daniel Pecqueur, est l'occasion de suivre d'un côté la recherche de Kumiko, enlevée par une bande de scientifiques fous, la recherche de Harrison Banks au Nigéria, et la prise de décisions étranges au sein de la nouvelle Golden City.
Le tout sur fond d'éthique scientifique, de problématiques de propriété terrienne, de retours de personnages rencontrés dans les tomes précédents et que l'on croyait morts, et de dressage d'oiseaux marins... Autant le dire, cela fait tout de même beaucoup d'éléments différents pour un seul tome. Non qu'on ait de la difficulté à suivre le récit, pas du tout (la lisibilité est d'ailleurs sans faille grâce aux graphismes détaillés et aussi épurés), mais la lecture de ce tome laisse une impression d'éléments qui s'enchaînent bien trop vite, avec des situations qui sont souvent juste survolées.
Un tome agréable, mais qui manque d'originalité. Certaines pirouettes scénaristiques ne sont pas les plus heureuses qu'on a pu suivre dans la série, et on en vient à se demander si celle-ci ne sessouffle pas, à la différence d'une série comme Aquablue par exemple.