Tout a commencé très simplement, lors d'une joute verbale dont les deux amis de toujours, Petru et Antone, avaient le secret. Ils étaient même connus pour leur maniement de la langue, un art qu'ils maniaient à lenvi et avec virtuosité. Ce jour-là, en 2011, alors qu'ils ferraillaient à l'aide de mots et de formules, l'idée a été révélée au grand jour. C'était un plan de longue haleine que livrait Petru à un Antone circonspect puis finalement séduit. Les événements étaient déjà en marche depuis fort longtemps et devaient s'achever en 2035 par le but ultime : une Corse enfin libre, indépendante, une Corse aux corses.
L'idée de départ de ce roman semble assez intéressante : et si les corses trouvaient le moyen de récupérer leur île ? De devenir les maîtres chez eux ? On suit pas à pas la mise en oeuvre d'un plan machiavélique, où tout est pensé dans les moindres détails et où tout se fait dans lombre, au nez et à la barbe de l'Etat français.
Mais finalement, qu'avons-nous ? Un roman d'anticipation ? Une satire politique ? Un pamphlet nationaliste ? Je n'en ai aucune idée. Je ne connais la Corse que de nom, de réputation et il me manque sans nul doute de nombreuses références qui rendent certaines allusions plus qu'obscures : quid de ce "babbu" par exemple ? De plus, que de lourdeurs dans la syntaxe. François Dibot joue avec la langue française, use et abuse d'un certain sens de la formule, de l'hyperbole et de la métaphore et finit par nous écoeurer. A trop jouer avec les mots, on en perd son latin et surtout son lecteur. Et enfin, que dire de ces fautes d'orthographe impardonnables, où l'on confond pronom impersonnel et verbe avoir pour ne citer que celle-ci.
Jamais un ouvrage ne maura autant fait souffrir : je nai pas réussi à entrer dans cette histoire bien trop obscure, servie par un langage imagé jusqu'à loverdose. Une rencontre ratée pour ma part, qui ne m'aura même pas donné envie de découvrir l'île de beauté.