Le premier et unique de Tanith est déployé par la flotte impériale pour une mission de reconnaissance dans la jungle de Monthax, prochaine étape de la croisade. Gaunt et son régiment s'installent rapidement dans la touffeur tropicale et ses patrouilles d'éclaireurs commencent à quadriller la zone tandis que les transporteurs de troupes débarquent des milliers d'autres gardes. Le Chaos se cache sous les frondaisons centenaires mais se désintéresse des forces impériales. Monthax cache quelque chose mais l'ordre d'attaque ne vient pas et l'attente est la pire ennemie du soldat.
Alors, pendant ce temps, le commissaire Gaunt et ses troupes se replongent dans leurs souvenirs de batailles passées...
Dans ce deuxième tome des Fantômes de Gaunt, Abnett poursuit sa longue introduction et la présentation de ses personnages principaux via une série de flashbacks guerriers qui tranchent avec mérite l'inaction du moment présent. Ces histoires sont si nombreuses que ce roman en devient un recueil de nouvelles pouvant être lues dans n'importe quel ordre. Ces récits se lisent bien et sont plaisants à suivre, néanmoins, ce principe laisse une curieuse impression, l'auteur n'a-t-il vraiment rien à dire pour faire avancer l'histoire présente ? Cela fait beaucoup de bouche-trous. De plus, comme les références temporelles sont rares, ces événements sont plutôt difficiles à classer.
Par ailleurs, les défauts habituels des textes d'Abnett demeurent. De nouveau, les fantômes se battent contre d'autres unités de la garde impériale, jalouses de leurs succès, arrogantes et aux uniformes plus propres : aura-t-on encore le coup de l'inquisiteur renégat ? Le langage trop propre et poli de soldats sans éducation, la simplicité du scénario, les répétitions, le peu d'originalité (à l'exception de la fin) se ressentent comme un manque d'assiduité de l'auteur.
Toutefois, face à ces imperfections, les qualités coutumières de la prose de l'écrivain rendent les scènes d'action et de guerre particulièrement captivantes et immersives. L'ambiance et la tension des champs de bataille sont retranscrites avec brio et le lecteur n'a aucun effort à faire pour entrer dans la peau de chacun des soldats du régiment. En outre, ces derniers sont toujours aussi attachants.
En conclusion, Les fantômes est un roman assez moyen. Il ne m'a pas ennuyé mais je trouve que l'auteur aurait pu faire nettement mieux au vu de la richesse et de la liberté octroyées par cet univers.