Les Chroniques de l'Imaginaire

La guerre des volcans (Les volcans - 2) - Simonay, Bernard

Il y a quatre cent ans, Noï-Rah a bouleversé la vie des peuplades préhistoriques qui vivaient au pied des volcans d’Auvergne. Elle a promu l’égalité des sexes, supprimé l’esclavage, favorisé la coopération des tribus et surtout inventé l’écriture, dotant son peuple d’un moyen de conserver le savoir et lui apportant ainsi la prospérité. Des faits pour lesquels elle est désormais reconnue comme une divinité par sa tribu des Renards.

Cependant, la belle harmonie qui règne dans les Montagnes de Feu est subitement compromise. Ly-Rah reçoit une prophétie envoyée par son ancêtre Noï-Rah : une étoile s’approche, qui ne va pas s’abattre sur la Terre mais néanmoins passer suffisamment proche pour provoquer divers cataclysmes et surtout un long et redoutable hiver qui durera plusieurs saisons. Les tribus des Montagnes de Feu doivent se préparer. Le danger principal cependant ne vient pas de l’étoile, mais des Hommes eux-mêmes ! Assoiffés de pouvoir, certains jeunes chefs rêvent de conquête, manipulant sans scrupule les esprits faibles apeurés par le désastre à venir, ou imposant leur vision par la force.

Ce roman fait suite à Les enfants du volcan. Cependant, quatre siècles se sont écoulés, et il n’est pas nécessaire d’avoir lu ce précédent roman pour comprendre et apprécier celui-ci. Les premières pages regorgent de rappels sur tout ce qu’a apporté Noï-Rah aux Montagnes de Feu et comment cela a été intégré pour faire désormais partie du quotidien de ces tribus. C’est parfois un peu redondant, mais cela permet de rendre cet ouvrage entièrement autonome.

En lisant la présentation de ce roman, je pensais que Ly-Rah en serait l’héroïne. Tel n’est pas le cas : la jeune femme fait en effet partie des personnages principaux, mais ce sont globalement toutes les Reines qui sont à l’honneur. Ces descendantes de Noï-Rah en sont les héritières spirituelles, conseillant et modérant les chefs de chaque tribu, veillant à ce que les préceptes de la Bienfaisante restent appliqués. Elles sont sages, dévouées, mais également belles et courageuses, bref de parfaites petites saintes. Entourées de proches au cœur tout aussi pur, elles n’ont de cesse que la guerre soit évitée par tous les moyens. Vous l’aurez compris, je regrette un peu que les personnages soient aussi tranchés, un peu d’ambivalence apporterait une certaine richesse au récit.

Les personnages sont également un peu nombreux à mon goût, j’avais vraiment du mal à suivre, d’autant qu’ils ont tous des noms dans le même genre. Les deux listes de personnages présentes en début et en fin d’ouvrage ne m’aidaient guère, car s’y reporter est un peu fastidieux. A tout prendre, j’aurais préféré une carte des Montagnes de Feu avec les territoires des différentes tribus, cela m’aurait probablement été plus utile pour m’y retrouver dans l’action.

Tout cela ne m’a pas empêché d’apprécier cette lecture ! L’action est très présente, les beaux sentiments aussi, y compris une belle histoire d’amour qui ravira les cœurs tendres. Quant à l’intrigue, elle met en avant les dérives du fanatisme religieux porté par des individus vindicatifs et haineux, ainsi que ce que peut apporter la connaissance face à l’obscurantisme. Le fait que l’action se déroule il y a plusieurs siècles assure également le dépaysement du lecteur. En y ajoutant un style agréable, on obtient un roman intéressant et distrayant.