Lord Black Fowl a enfin été arrêté. Mais il n'a accepté de parler qu'à une seule personne : son ancien prisonnier, Pierre Verne. Ce dernier va se plier à cette exigence, principalement parce qu'il souhaite assouvir sa curiosité. Une fois dans la cellule, il exige des réponses. Mais Black Fowl joue avec lui. En contrepartie, il lui fait miroiter de pouvoir contempler son visage. Black Fowl porte un masque que les meilleurs ingénieurs de City Hall n'ont pu enlever à cause d'un mécanisme sophistiqué et piégé. Mais Pierre en a la clef dans la poche de son manteau ; une complice de Black Fowl l'y a glissé juste avant leur entrevue. Il va donc ouvrir le cadenas menant aux réponses qu'il cherche. Seulement, en faisant cela, il va aller tout droit là où Black Fowl voulait l'emmener.
Arthur Conan Doyle va devoir dire au revoir à Amelia Earhart. Elle doit rentrer chez elle maintenant que Black Fowl est sous les verrous. Et ce n'est pas l'affaire des deux Pierre Verne qui la fera changer d'avis. Par contre, le comportement altéré de son ami Jules Verne pourrait y faire quelque chose. Elle craint autant pour lui que pour les dégâts qu'il pourrait causer dans son état actuel. Ce n'est pas seulement le fait que son père soit emprisonné qui le fait se comporter d'une manière aussi inhabituelle mais ce qu'il a pu apprendre de Black Fowl avant son arrestation. Du coup, Amelia va le suivre en compagnie d'Arthur. Et grand bien lui en a pris puisque Jules comptait justement sur ses capacités hors pair pour tenter de démêler le vrai du faux dans les dires des deux Pierre Verne. Et le temps presse puisque la Reine en personne a pris la décision de les faire exécuter tous les deux dans un mois si aucune preuve supplémentaire ne vient disculper le véritable Pierre.
C'est dans une nouvelle course contre la montre que va se lancer notre fabuleux trio.
Dans ce quatrième tome de City Hall, terminées les démonstrations de force des papercuts géants. D'un côté c'est dommage, parce que les pages qui les mettaient en scène étaient bien souvent terribles, mais d'un autre côté cela montre la volonté des auteurs de se renouveler dans ce nouveau cycle. L'histoire tourne toujours autour de Black Fowl mais il est plus en arrière-plan cette fois. Et nous allons découvrir de nouvelles propriétés fantastiques que le papier peut avoir dans ce monde steampunk déroutant.
Mêlant toujours des personnages ayant existé avec de la pure invention d'univers, Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre n'en oublient pas pour autant l'humour, ingrédient indispensable à cette série. Cela oscille entre le trait d'humour fin et celui beaucoup plus grossier, mais cela cadre parfaitement avec la série et les caractères qu'ils ont choisi pour leurs personnages. À noter qu'Arthur et Amelia vont légèrement se rapprocher aussi tandis que Jules va devenir plus sombre par moment.
Bref, nous tenons-là un tome fort intéressant qui donne l'énergie nécessaire pour propulser ce nouveau tome et ce nouveau cycle. C'est toujours aussi vif et palpitant et c'est donc avec beaucoup d'envie que l'on attend la suite. Et quand je dis on, je pense que nous sommes de plus en plus à adhérer à cette série de manga français drôlement bien fichue.