Sleilo est maintenant révérée par les Klaoptèques. Elle a su survivre à la morsure de la Pierre Noire, mais elle a su aussi lui imposer sa volonté. Du coup, ses compagnons ne sont plus considérés comme des prisonniers. Ils vont pouvoir récupérer des affaires, mais que vont-ils en faire ? Ils étaient partis pour retrouver les titans mais ils savent à présent qu'ils ont disparu. Comment rompre le joug de la Lumière ? Depuis que Kamphre d'Yrkhone a pris la place de Xarchias, les choses ont encore empiré. Ceux qui se faisaient passer pour la Lumière n'ont plus aucune gêne à montrer leur vrai visage, celui du Mal et de la terreur. Pour Darko, il faut amener le peuple à se révolter une bonne fois pour toute. Mais pour Sleilo, c'est le meilleur moyen de les faire massacrer sans aucune chance de réussite. Elle propose donc une alliance avec des démons pour combattre ceux que Kamphre a à son service. Mais leur rang ne compte aucun sorcier ! Sleilo n'en a pas besoin dans son plan puisqu'elle compte aller directement dans les cercles démoniaques pour recruter. Un plan on ne peut plus simple, non ?
Quand c'est classique, ça se doit d'être parfaitement maîtrisé pour séduire et une fois de plus Christophe Arleston nous montre qu'il est capable d'être sage mais avec grande maestria. Les forêts d'Opale est pour moi la série la plus intéressante qu'il a pu produire, même s'il est vrai qu'on peut lui reprocher son classicisme. D'un autre côté, nous avons tout ici pour décrire un monde de jeu de rôle, pour peu qu'on veuille bien se donner la peine d'approfondir ce qui n'est qu'esquissé. Pour moi, c'est donc une grande réussite que cette série, et ce tome ajoute de sa réalisation à ce constat. Et puis, quand on est accompagné d'un dessinateur comme Philippe Pellet, c'est forcément un atout indéniable. Il a toujours le même souci du détail, de la précision. Il y a peut-être une ou deux cases où les yeux des personnages auraient pu être peaufinés, mais c'est bien la seule chose qui m'a titillé pendant la lecture, et c'est vraiment pour dire quelque chose qui pourrait ne pas aller. Personnages, créatures, décors, action, il maîtrise tout à la perfection avec un crayonné superbe magnifié par les couleurs de Christian Goussale. Ah, si toutes les séries de fantasy possédaient cette qualité, ce serait le bonheur. Une nouvelle fois la fin nous donne envie de lire la suite puisqu'elle risque d'être pleine d'action avec un Ghörg plein d'énergie et d'envie d'en découdre.