A reçu le prix du Premier roman, décerné par les libraires indépendants australiens.
Un roman à deux voix, raconté par une même personne. L'homme de vingt-huit ans qui revient après plusieurs années d'absence s'occuper de sa mère en phase terminale d'un cancer du cerveau et l'enfant de huit ans qui regarde sa mère aimer les autres, ces enfants qu'elle accueille dans son foyer, persuadé qu'elle ne l'aime pas, lui, son vrai fils. Au fil des chapitres, on voit l'amour, la haine, la jalousie dévorer l'enfant et surtout on découvre ce qu'il est devenu des années plus tard. Comment s'épanouir lorsqu'on pense ne pas être aimé ? Comment se construire lorsqu'on porte un lourd secret ?
Ce roman est vraiment singulier. Chapitre après chapitre, on saute de l'enfant à l'homme puis de l'homme à l'enfant. Il se raconte, aujourd'hui et autrefois. Jon Bauer nous emporte dans les réflexions de ce personnage et on découvre les ravages de la jalousie, de l'incompréhension.
Dans les chapitres consacrés aux jeunes années du héros, l'auteur réussit le tour de force de nous livrer une voix enfantine mais jamais niaise. On a vraiment l'impression d'écouter les pensées de cet enfant. Cette façon de sauter du coq à l'âne, de déformer certaines expressions. Puis on découvre l'enfant devenu homme, un homme qui ne s'aime pas, persuadé qu'il n'a pas été aimé. Un homme violent, destructeur autant vis-à-vis des autres que de lui-même.
Difficile de donner un avis sur ce roman. L'écriture est belle mais le personnage ô combien détestable. Impossible de comprendre cette haine, cette colère qui le ronge. Mais d'un autre côté, on ne nous demande pas de comprendre, juste de découvrir. Et sur ce point, la mission est remplie. On assiste impuissant à un beau gâchis. Cette famille avait tout pour être heureuse mais l'absence de dialogue mènera au pire. L'histoire d'une vie manquée.
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