Mageronce tente de se reconstruire lentement. Les plaies les plus lourdes ne se voient pourtant pas. Les arpenteurs s'observent, choqués par la trahison de Zakarias et effondrés par la possibilité qu'il ne soit pas le seul traître. Les élèves aussi sont désemparés. Nombre d'entre eux ont péri sous les griffes des chimères. Les survivants vont être soumis à une formation bien plus intensive et bien plus dangereuse que ce qui a jamais existé. Jona, au milieu de tout ce tumulte, entrevoit lui une lumière enfin au bout de son tunnel de ténèbres : le Maguistre l'a reconnu ! Il l'appelle Léhandres et dit avoir bien connu sa grand-mère. Ce serait même pour la rejoindre qu'il aurait entrepris ce voyage qui l'a tenu éloigné de Mageronce pendant si longtemps. Et pendant que l'école et ses dirigeants se débattent dans des eaux troubles, Vargaï, le vétéran, va découvrir une vérité bien différente. Prisonnier du camp de Tannakis, il va être confronté à des choix bien difficiles...et certainement à l'une des plus grandes surprises de sa vie !
Et bien, il est inutile de tourner autour du pot, ce second tome est largement à la hauteur du premier. J'ai toujours un peu de crainte, lorsque j'entame une série. Les premiers opus sont parfois très bons, et la suite extrêmement décevante. Ici, c'est bien loin d'être le cas.
L'histoire évolue de manière assez sombre. Les personnages sont touchés, affaiblis, et leur caractère s'en ressent. On découvre des personnalités complexes, en lutte intérieure, et finalement on ne peut plus humaines. Chaque pas en avant, chaque victoire semblent amener une nouvelle noirceur, une nouvelle entaille à l'âme. Je pense particulièrement au Maguistre dont on ne sait plus vraiment quoi penser au moment de fermer le livre.
J'avoue que cette façon de traiter les personnages, de jouer sur le coté "anti-héros" est quelque chose qui m'a toujours beaucoup plu chez Pierre Grimbert.
L'intrigue ensuite, se déroule comme une évidence sans pour autant oublier son lot de surprises. Il se passe des tonnes dévénements différents, et pour autant, on n'a pas vraiment la sensation d'en savoir beaucoup plus, et c'est très certainement ce que doivent ressentir aussi les personnages. On en a que plus envie de lire la suite.
Le rythme est soutenu, peu de pauses, à peine quelques respirations nécessaires et salutaires. L'histoire avance sur tous les fronts et l'on ne peut sempêcher de souhaiter et de redouter le moment où toutes ces lignes vont se croiser.
Encore une fois, l'évasion est garantie !
