Nous sommes en 1861, aux Etats-Unis, dans l'Illinois. Un train est attaqué par une bande de coyotes, qui n'hésitent pas à dévaliser les passagers et un coffre censé renfermer cent mille dollars. Mais rapidement, les malfrats sont arrêtés par des types qui travaillent pour l'agence Pinkerton. Allan Pinkerton lui-même est présent lors de cette arrestation, qu'il fête un peu plus tard avec ses hommes, dans une petite ville appelée Gibson City.
Le choix de cette ville n'est d'ailleurs pas un hasard. Une veuve vient de perdre son mari sous les feux de Nolan et de ses hommes, une bande qui fanfaronne un peu trop dans les environs. Allan Pinkerton lui-même le pousse à une bagarre sans arme, même s'il s'arrange pour que Nolan ait un colt, bien entendu non chargé, histoire de voir sa réaction en cas de défaite. L'homme en question se fait étendre aux mains, et tente bientôt d'utiliser son arme devant les yeux de tous. Le prétexte pour le descendre en accord avec la loi est atteint.
Nolan tente bien de sauver sa vie, en donnant un secret à Pinkerton. Un gros coup : Abraham Lincoln, l'homme censé devenir président très bientôt, est sur le point de se faire assassiner avant l'investiture. Cet aveu ne lui sauvera pas la vie, mais donnera de quoi réfléchir à Pinkerton, qui va tenter de faire briller le blason de son agence à un très haut niveau, et sans limite de méthodes !
Le premier tome de Pinkerton mettait déjà l'accent sur ce point, et ce second tome enfonce le clou ! Tous les coups sont permis pour l'agence Pinkerton et les hommes qui y travaillent, pour obtenir les renseignements les plus précieux. Un état de fait qui convient ainsi bien entendu parfaitement à une série western, qui ne peut ainsi que plonger le lecteur dans cette ambiance qu'on retrouve périodiquement, en quantité, et souvent en qualité dans le neuvième art.
Les dessins de Damour sont encore une fois réussis, avec des personnages et des silhouettes convaincantes, et du mouvement dans des combats qui sentent l'adrénaline. Cela respire l'atmosphère western sur chaque page, graphiquement et dans les dialogues. Au niveau du scénario, pas de fioriture trop complexe ou enchevêtrée : les hommes réagissent vivement, écoutant leur testostérone, le tout pour conduire à l'échec d'une tentative d'assassinat sur le président Lincoln.
Pour autant, le livre ne fait justement pas suffisamment dans la dentelle ou dans la complexité, le coupant ainsi duvres phares, comme Western ou On a tué Wild Bill, qui arrivaient à se démarquer (avec l'avantage aussi d'être dessinées respectivement par Rosinski et Hermann...). Un second tome sympathique toutefois, qui devrait réussir à attirer les fans de westerns, ou de l'Histoire des Etats-Unis.