Nous sommes sur le monde de Troy, en l'an 3623, quelques décennies donc avant les aventures contées dans Trolls de Troy. La magie est déjà bien utilisée à cette époque, mais pas encore par tout le monde. Notamment par les tribus qui vivent dans les dangereuses jungles de la planète, qui en sont encore à faire du troc avec les marchands qui s'aventurent par le fleuve Pourpre. C'est ainsi que Ploneïs et Mahalon parviennent à s'enrichir, en échangeant des objets sans intérêt contre des oytls, des insectes figés qui ont une énorme valeur.
Ce sont donc les bourses plaines, dans tous les sens du terme d'ailleurs, que Ploneïs et Mahalon reviennent dans la civilisation pour profiter de leur nouvel or. Mais ces derniers sont rapidement faits prisonniers par la tenancière du bordel de Lyrä. Lyrä, justement, est une ténébreuse jeune femme qui a le pouvoir de changer le sexe des gens. Ainsi, la plupart de ses créatures renommées qui peuplent les lieux ne sont autres que d'anciens hommes. Ploneïs et Mahalon parviennent à s'échapper, mais pas sans que Ploneïs soit devenu Plonea, une plantureuse créature qui n'est pas sans dégager un charme certain.
Mais la fuite n'est pas bien aisée, lorsque, dans la jungle, il faut fuir de dangereux trolls qui existent déjà, bien entendu, sur ce monde de Troy. Ces derniers sont d'ailleurs sous les ordres de Lyrä, qui est ainsi particulièrement intouchable, ainsi entourée. De quoi se dire en tout cas que Plonea aura bien du mal à redevenir Ploneïs...
Ploneïs l'incertain constitue un nouveau one-shot dans le monde de Troy, comme cela a déjà pu être le cas avec L'expédition d'Alunÿs ou encore Le voyage aux ombres. Ainsi, on retrouve bien Scotch Arleston au scénario, épaulé en cela par Jean-Luc Sala, qui nous avait déjà gratifié de séries comme Cross Fire ou encore Spynest. Du côté des dessins, c'est Eric Hübsch (Le Chant d'Excalibur) qui est aux commandes, avec Vincent Cyril à la couleur (Luuna, Marlysa...).
Dès les premières planches, aucun doute n'est permis : nous sommes bien dans le monde de Troy, un monde qui aura déjà vu paraître un bon nombre de bandes dessinées depuis la parution du premier Lanfeust de Troy en 1994. Ici donc, on retrouve l'humour habituel, les jeux de mots souvent cachés dans des noms alambiqués. Bref, toute la recette qui fonctionne depuis tout ce temps, avec plus ou moins de réussite en fonction des séries.
Ce Ploneïs l'incertain suit totalement cette veine, presque sans s'en écarter d'un pouce : le cahier des charges est strict, et il faut le respecter, même avec des auteurs différents. Cette série se destine ainsi à un large public, qui pourra ainsi fantasmer sur un large panel de jolies filles, tout en se régalant des nombreuses scènes de poursuites ou d'action, magnifiquement mises en mouvement par Hübsch.
Une nouvelle série à découvrir dans ce monde donc : même si elle n'est pas originale, elle contentera sans problème les nouveaux lecteurs, un public plutôt adolescent donc. Les autres, lassés de se gaver de toutes ces séries, préféreront sans doute retourner dans les premières aventures, celles du forgeron qui ne pensait sans doute pas en 1994 que son univers serait si vaste aujourd'hui.