En mythologie, il n'est pas rare d'entendre parler de Persée, un Dieu qui a été envoyé en Hyperborée, afin d'y affronter un terrible danger, sous la forme de la Méduse, la plus terrible des gorgones, capable de transformer quiconque la regarde en pierre, en un instant. C'est grâce à un bouclier remis par Athéna que Persée parvint à vaincre la gorgone, en ne regardant que son reflet, afin de lui trancher la tête.
Tandis que ce rappel mythologique est fait, l'humanité reste dans l'expectative et l'ignorance, à l'approche de ce fameux treizième jour et son heure fatidique de treize heures et treize minutes. Partout sur la planète, les scientifiques tentent de percer les secrets des signes envoyés depuis des décennies, et les expériences étranges qui ont suivi... Les trous noirs, la chaise de Montauk, les passages permettant de passer d'un univers parallèle à un autre, à traverser le temps, le message de Wow, reçu en 1977 dans l'Ohio, et qui est le premier échange d'origine extraterrestre.
Les journaux télévisés remontrent à l'Amérique le visage de Kelly Lambert, qui fait une déclaration fracassante. Dans deux jours, des extraterrestres attaqueront, et tout indique qu'ils extermineront l'humanité. Seuls les personnes bénéficiant d'une vision antipodique seront épargnées. Ainsi, Kelly explique en direct, devant des millions de téléspectateurs, que les opérations d'envergure ont commencé, mais que seules les personnes de l'élite désignées par le gouvernement américain auront droit à cette opération. Le scandale est d'envergure, et personne ne sera maintenant capable de démontrer l'inverse.
Dans le monde parallèle, on tente maintenant de revenir dans le monde réel. Notamment à Epire, en Grèce, où Hassan et ses compagnons sacrifient un chien pour emprunter le fameux passage qui, ils espèrent, ne les conduiront pas en enfer.
Autant être clair, Christophe Bec et Stefano Raffaele nous régalent toujours autant avec cette série. Le rythme est toujours aussi effréné, avec des événements rapides qui nous transportent rapidement dans l'espace et dans le temps. L'effet consiste à déboussoler le lecteur, mais sans jamais le perdre pour autant, un peu comme dans Carthago. Un moyen de raconter une histoire parfaitement original, et qui est bien complexe à maîtriser, sauf pour Christophe Bec.
Ainsi, on voyage, on suit des groupes différents, et on a ce délicieux sentiment que l'étau se resserre inexorablement, et que les prochains événements seront encore une fois à la hauteur des premiers tomes de cette série.
Graphiquement, cela tient terriblement la route, et même mieux que cela, avec des personnages charismatiques, facilement reconnaissables, une lisibilité sans faille qui est indispensable à la façon de raconter cette histoire. Certaines cases sont du plus bel effet, et les expressions des protagonistes sont toujours aussi réussies. Les plans sont audacieux, les décors ne sont pas en reste : de quoi passer encore un excellent moment, pour en venir toujours à ce terrible sentiment d'attente de la suite, tant l'ensemble est une nouvelle fois prenant.
