Un vent printanier souffle sur les enquêtes de Kurt Wallander. De sa première affaire, en juin 1969, à décembre 1989, Henning Mankell dévoile la "jeunesse" de son commissaire-phare. A travers ses manies, sa manière d'enquêter, sa séparation d'avec sa femme, on reconnaît dans La faille souterraine le Kurt que l'on aime.
Dynamique, voilà un terme qui résume le jeune Wallander. Un Wallander mince au physique plaisant. On est bien loin du bougon qui "mange de plus en plus mal, de plus en plus vite, à des horaires de plus en plus incongrus" (p.319). Très loin de l'homme d'Ystad qui attend avec impatience le retour du printemps. Mais le Wallander est en devenir, et on le pressent.
On comprend beaucoup de choses sur le personnage: son amour pour Mona qui deviendra sa femme, et son ex, le développement de ses capacités analytiques, son affection pour la campagne, et la manie qu'il a de toujours se mettre dans des situations tangentes. Le coup de couteau est sa première enquête, avant même qu'il soit engagé à la criminelle, et déjà une lame lui passe près du cur. Deuxième enquête, et il rencontre dans La faille le pistolet d'un jeune voleur désespéré... Le danger, apparemment, il n'y a que ça de vrai pour Wallander!
A la demande de ses lecteurs, Henning Mankell use une dernière fois de son commissaire favori. Un voyage policier en complète immersion dans la vie et la tête du protagoniste. On ressent sa fougue, son envie de réussir, et la manière dont il fourre dans les ennuis, familiaux, ou professionnels. Un recueil de cinq nouvelles qui nous plonge dans la Suède du sud, entre campagne et urbanisme, cinq textes frais qui font un bien fou après la lecture, en 2012, du plutôt glauque Homme inquiet.