Les Chroniques de l'Imaginaire

Xenos (Eisenhorn - 1) - Abnett, Dan

Depuis plusieurs années, l'inquisiteur Gregor Eisenhorn traque l'hérétique Eyclone. Lorsqu'il l'abat dans un silo d'hibernation sur Hubris, sauvant par la même occasion des millions d'habitants, il ne peut s'empêcher d'éprouver un sentiment de défaite. Une de ses meilleures équipières est morte et Eyclone s'est, pour ainsi dire, laissé tuer par l'inquisiteur. Que faisait-il sur cette planète glaciale ? Pour qui Eyclone, l'organisateur de révolte, travaillait-il ?

Abnett s'est consacré à deux trilogies inquisitoriales dans le monde de Warhammer 40.000. Ravenor dont nous avons déjà parlé et, avant cela, Eisenhorn, un inquisiteur qui se qualifie de puritain tout en demeurant humain, dans le sens relationnel du terme. Il bénéficie, également, de l'usage complet de son corps et de son esprit, contrairement à son successeur.
Xenos était en rupture chez Bibliothèque interdite (éditeur disparu en 2012, après le retrait des licences Warhammer et Warhammer 40.000) depuis longtemps. C'est une bonne nouvelle pour les amateurs que de le revoir publié en français (versions papier et ebook) chez Black Library, un département de Games Workshop.

Eisenhorn et son équipe partent à la recherche des commanditaires d'Eyclone. Abnett présente son récit à la manière d'un polar de science-fiction plutôt que d'un space opera. L'envergure de l'univers de Wh40k est à peine utilisée, dommage.
De plus, la découpe de cette enquête ressemble trop fort à un scénario de jeu de rôle, ce qui est rarement un bon point pour un roman, d'autant que le style d'écriture, s'il peut s'avérer efficace dans les scènes d'action, reste basique voire simpliste et parfois confus, parsemé de régulières répétitions. Sa continuité est, par ailleurs, critiquable, tout comme les personnages, attachants mais peu développés. Enfin, le final en dents de scie, m'a laissé sur ma faim et j'ai été déçu par le choix des xenos.

Toutefois, ce premier tome d'Eisenhorn est prenant et n'est pas vraiment désagréable à lire. Je ne le regrette pas. En outre, puisqu'étant intéressé par les jeux de rôles de la gamme Warhammer 40.000, ce roman, comme de nombreux autres, vient combler un manquement important de ceux-ci, la vie quotidienne des habitants de cet univers.

Mais, au final, Xenos me laisse, néanmoins, une impression mitigée, un peu comme ces films policiers que l'on regarde lorsqu'on rien d'autre à faire. On ne s'y ennuie pas forcément, ils font passer le temps mais on les oublie dès l'apparition du générique.