Phoebe Griffin et April Latimer sont de bonnes amies. Elles se voient et se téléphonent régulièrement. Quand Phoebe ne reçoit plus de nouvelles de son amie, elle s'inquiète et décide d'en parler à ses proches. Or la famille minimise l'événement et les amis mettent cette absence sur le compte d'une vie de bohème, peu recommandable dans une Irlande du XXème siècle. Aidée de son père, Phoebe accumulera les indices d'une tragique disparition.
L'héroïne se démène, elle a la sensation qu'il est arrivé quelque chose de grave. Ce sentiment ne la quitte pas et la conduit dans une quête effrénée. Les indices difficilement révélés renforcent cette impression. Elle doit faire face à la mystérieuse indifférence de la famille : essaierait-elle d'étouffer un scandale ? L'énigme est captivante et les progrès des recherches donnent un rythme haletant au roman.
Tout au long de l'enquête, Phoebe découvre la vie et le caractère réel de son amie. Les langues de vipère ne tardent pas à se délier et notre enquêtrice apprend les secrets plutôt gênants de son groupe de copains. L'auteur Benjamin Black utilise ce contexte pour décrire la société dublinoise. Les étrangers sont à peine tolérés, les marginaux sont décriés, le peuple de pur souche se méfie.
De plus, l'omniprésence du brouillard renforce l'ambiance de mystère. Dans un thème de suspicion et d'intolérance, la victime apprend à survivre. Or ne serait-ce pas un peu cliché ? L'auteur Benjamin Black se complet dans cette description ainsi l'histoire devient ennuyeuse, surtout que l'on devine facilement le dénouement.
La disparition d'April Latimer est un roman policier qui glisse inévitablement dans l'étude de la société dublinoise au XXème siècle. On craint alors de sortir de l'univers de l'enquête pour aboutir sur un portrait historique de l'Irlande. De lecture agréable, c'est cependant un bon moment de partage et d'émotion.