Chloé est une adolescente qui se fâche avec sa mère, dont le père est trop absent pour la comprendre, qui se fait larguer au rayon jambon du supermarché, qui a une meilleure amie en passe de devenir sa meilleure ennemie, qui trouve de l'écoute et du réconfort auprès de sa grand-mère... En résumé, une adolescente comme les autres, avec plus de peines que de joies sur le moment mais au final, tout ceci, c'est pas grave !
En très peu de page, Jo Hoestlandt nous entraîne dans les pensées et les réflexions de Chloé, une adolescente en colère, déçue par les autres, sa famille, ses amies, son petit-ami... Neuf chapitres pour neuf pronoms personnels, chacun consacré à une personne en particulier. On pourrait presque les lire dans le désordre même si un léger fil conducteur les relie.
Le texte court est néanmoins percutant, empreint d'une certaine poésie. La majorité du temps, seule la voix de Chloé s'élève. Les autres sont là, muselés. On ne peut qu'imaginer leurs interventions. Par contre l'adolescente, elle, se livre entièrement.
Si je comprends le choix stylistique, j'avoue que le mono-dialogue finit par lasser. Il aurait peut-être été plus percutant de le faire encore plus court. Après, c'est un coup de gueule, un vrai et on ne peut que subir et assister impuissant, comme dans la vie.
Un court roman sur une adolescente comme les autres, avec ses rêves, ses espoirs et ses colères, une adulte en construction. Même si je n'ai pas entièrement adhéré, ce récit ne laisse pas indifférent et je ne doute pas qu'il plaira aux adolescents, qui se retrouveront forcément dans lhéroïne.