Les Chroniques de l'Imaginaire

Moi, Lucifer - Duncan, Glen

L'ange appelé Lucifer, le méchant ange, le rebelle, celui qui n'a pas envie d'obéir à Dieu en toutes circonstances et encore moins de l'aduler, se voit proposer un marché : il passe un mois dans le corps d'un humain qui va se suicider, et il pourra, selon son comportement, réintégrer le Paradis.

C'est du moins ce que j'ai compris ! Ce roman est très riche, dense, d'une écriture remarquablement maîtrisée et heureusement. Car le reste n'est pas facile à appréhender. L'humain que Lucifer doit habiter est un écrivain miteux (tiens, tiens) au nom de Gunn Declan (re-tiens, tiens...) et sa vie ne l'emballe pas : il est laid, ses livres ne marchent pas, il a des amours compliquées, bref, ce n'est pas une sinécure pour notre Diable.

L'écrivain-diable nous raconte pêle-mêle des tas d'histoires : le jardin d'Eden, la véritable histoire d'Eve et Adam, les sorcières brûlées au Moyen-Age, le succès du nouveau roman de Declan qui traite de la vie de Lucifer, toutes ses inventions au service de Satan (le rock, la drogue, le juke-box, la téléréalité, etc... etc...)
Tout y passe, cela part dans tous les sens, sautant sans cesse d'un sujet à l'autre en d'innombrables digressions. Le texte est aussi "speed" que son personnage principal : on en ressort pratiquement essoufflé !

L'écriture est agréable, et heureusement très maitrisée car cela aurait pu facilement tourner au désastre.
Un bon point : il n'y a pratiquement pas de scène de sexe, aussi étonnant que cela puisse paraitre, vu le contexte, et vu les annonces faites à mots couverts en quatrième de couverture. Par contre, mauvais point, l'auteur abuse des moments scatologiques.
Lucifer a un peu trop souvent des problèmes intestinaux, et finalement, je me demande s'il n'aurait pas été préférable d'avoir plutôt des scènes de sexe...

Bref, vous l'aurez compris, je reste mitigée. C'est un roman à la fois étonnant, sympathique par moments, riche et dense, mais trop peut-être...