Les Chroniques de l'Imaginaire

Mémé goes to Hollywood (Mémé Cornemuse - 4) - Monfils, Nadine

Attention danger ! Avec ce livre vous risquez vraiment de mourir de rire.

Mémé Cornemuse participe à une émission télévisée qui cherche une nouvelle famille à des personnes seules. Elle fait exploser l’audimat en ne gardant pas sa langue dans sa poche, selon son habitude. Elle se fait ainsi adopter par une famille de bobos qui désire offrir une grand-mère à ses deux enfants. Elle met tout de suite la fillette au parfum lorsqu'elle la voit déguisée en Cendrillon. Cette adoption n’est que la première partie de son plan, elle a besoin d’argent et d’une camionnette pour réaliser son grand projet : partir à Hollywood pour épouser son idole Jean-Claude Van Damme (JCVD).

Elle ne fait aucun effort avec sa nouvelle famille, tue un voisin, met le corps dans la cave et s’enfuit en volant l’argent du père et surtout la camionnette. Elle la transforme en fritkot (camion où l’on vend des frites) et taille la route en direction du Havre pour trouver un navire allant à Hollywood.

Son chemin est bien sûr jonché de cadavres et de sexe. Elle renverse Félix, un cycliste jardinier des parents de JCVD. C’est un homme naïf manipulé par des demi-frères sans scrupule. Parallèlement à l’histoire de Mémé Cornemuse, on suit celle de Félix, jusqu'à ce qu’elles se rejoignent, mais je ne peux pas en dire plus pour ne pas déflorer l’intrigue.

C’est un livre vraiment désopilant. L’héroïne est une tueuse en série pleine de gouaille et, même si son humour est bien souvent au-dessous de la ceinture, c’est irrésistible. On ne peut que s’attacher à cette Mémé si peu convenable. Le lecteur apprend aussi le vocabulaire belge dans ce livre. Même Dieu s’en mêle.

Et si Mémé tient à ouvrir les yeux de la petite fille sur les réalités concernant les princes charmants, elle a aussi un cœur de midinette, ce qui donne lieu à quelques scènes mémorables. Ce livre est surtout un conte de fées pour adultes et ce qui rend Mémé si attachante malgré son côté "vieille bique", c’est qu’au fond de toute femme se trouve une Mémé Cornemuse, plus ou moins enfouie. Elle incarne notre côté rebelle et non civilisé, le monde de l’instinct en opposition au politiquement correct dans lequel on vit, et une partie de nous ferait bien comme elle. Ce livre est aussi une critique au vitriol des travers de notre société du paraître, c’est particulièrement flagrant au début lorsque Mémé partage brièvement la vie de la famille Saupiquet.

Mon seul regret est qu’à la fin Mémé est transférée dans un service de psycho-gériatrie et j’espère bien que cela ne marque pas la fin de ses aventures si hilarantes. Une telle héroïne devrait être comme le commissaire Maigret et ne jamais vieillir.

Un livre à l’humour décapant à ne pas manquer.