Les Chroniques de l'Imaginaire

Guide des métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesses - Dufour, Catherine

Est-ce que les femmes ont le droit de faire tous les métiers qu’elles peuvent souhaiter ? En cette période où certains rétrogrades voudraient bien qu’on retourne à une image de la femme et de la famille moyenâgeuse, Catherine Dufour apporte sa réponse. Mais ce n’est gagné, comme on dit, vu la levée de bouclier qu’a pu avoir l’enseigne Super U quand elle a voulu faire jouer les garçons avec des jouets traditionnellement féminins et les filles avec des jouets traditionnellement masculins. Donc, pour Catherine la réponse est claire : oui, une femme a le droit de tout faire du moment qu’elle a la volonté de le faire ; rien ne doit pouvoir l’en empêcher, à part les barrières qu’elle se mettrait elle-même. Mais apporter une réponse qui n’est qu’un point de vue est une chose, le démontrer, preuves à l’appui, c’est bien mieux. Du coup, pour les différents métiers que Catherine nous propose, on va découvrir une femme précurseur dans le domaine puis une femme plus contemporaine.

Ainsi, nous allons pouvoir connaitre des femmes journaliste, chercheuse d’or, aviatrice, inventeuse, prix Nobel et j’en passe beaucoup. Ce sont quarante-huit métiers qui vont être passés en revue de manière détaillée. En complément des portraits qui sont faits, Catherine nous propose des rubriques de fin telles que "salaire en début de carrière", "espérance de vie" ou bien encore "compétences requises" ou "études conseillées". Ça peut toujours servir.

Bien sûr, nous allons pouvoir nous replonger dans de le portrait de femmes célèbres comme Marie Curie (prix Nobel), Florence Arthaud (voileuse), Nina Hagen (star du rock) ou Jane Campion (cinéaste) et tout cela est passionnant. Les détails ne sont pas homogènes en fonction des métiers mais je trouve que l’équilibre est quand même là. On n’est jamais frustré parce que le focus est mis là où le besoin est réel. Puis nous allons découvrir des femmes moins connues du commun des mortels. Mary Anning, par exemple, une paléontologue du XIXème siècle qui a même donné son nom à deux fossiles. Ou bien encore Vera Rubin, une astrophysicienne qui fit beaucoup s’interroger ses collègues du XXème siècle mais à qui on doit, entre autre, la découverte de la matière noire de l’univers. Lise Meitner était inventeuse et n’est pas pour rien sur certaines découvertes sur le nucléaire. Et Ada Lovelace alors ? Une informaticienne du XIXème siècle. Non, je n’ai pas fait de faute de frappes dans le siècle. Ça ne vous titille pas un peu ? Moi, si. Je pourrais vous citer encore beaucoup de ces femmes dont parle Catherine Dufour dans son ouvrage, mais je ne vais pas refaire le livre. Toutes ces femmes avaient un but et ont tout fait pour l’atteindre. La volonté est la clef de la réussite pour tout un chacun, peut-être un peu plus pour les femmes, même si certaines ne sont pas d’accord avec cela.

Ce livre est tout simplement passionnant. Ce n’est pas un roman, il est plutôt sérieux (des points d’humour parsèment les paragraphes mais ne les surchargent jamais) mais il se lit avec une fluidité rare. En plus, on en apprend beaucoup. Les femmes comprendront que tout leur est possible. Les hommes auront soit peur de la découverte que les femmes sont capables de tout ou confortés dans un savoir qu’ils avaient déjà. Par contre Catherine, quel est ce sexisme qui te fait terminer ton livre par "Je vous laisse continuer SEULE vos recherches." ? Ou bien penses-tu que ton livre ne sera apprécié que par les hommes qui assument pleinement leur côté féminin ? En fait, on s’en fout. Ton livre est captivant et surtout très utile dans ces temps où on veut nous faire revenir quatre siècles en arrière. Donc, un grand merci !