Les Chroniques de l'Imaginaire

Histoire de Kardelj Abaskar (Le sabre de sang - 2) - Geha, Thomas

Au contraire de son ami et presque frère Tiric Sherna, le shao Kardelj Abaskar n'est pas aveuglé par le désir de vengeance envers les Qivhiens qui ont asservi son peuple. Après leur évasion, lui aurait bien volontiers choisi une vie tranquille en compagnie de sa nouvelle compagne, oubliant les horreurs de la guerre.
Mais s'il peut pardonner aux Qivhiens, il est bien plus difficile de pardonner à son ancien meilleur ami : Tiric a assassiné sa bien-aimée et a tenté de lui faire subir le même sort quand il a choisi de ne pas se ranger à ses côtés dans ses rêves de reconquête, rêves fous engendrés par le sabre monstrueux que Tiric vient de s'approprier. Laissé pour mort, Kardelj a cependant survécu grâce à son parasite magique et a rejoint un équipage de pirates dans lequel il se sent plutôt bien. Il se doute bien pourtant qu'un jour il lui faudra affronter son ennemi intime, qui assoit chaque jour davantage sa tyrannie sur le continent.

Comme dans le premier opus de la duologie du sabre de sang, c'est à la première personne que nous découvrons cette histoire. Mais la différence, c'est qu'ici ce n'est plus Tiric mais Kardelj qui a la parole. Pour le lecteur, c'est tant mieux, car il est autrement sympathique, le genre complètement opposé au froid Tiric. D'ailleurs, son côté "héros aux grandes qualités de coeur" est parfois un peu trop poussé, mais finalement c'est quand même plus agréable que de suivre un individu assoiffé de vengeance.
Autre différence : le récit n'est plus linéaire dans le temps, mais alterne plusieurs trames temporelles. On peut ainsi découvrir comment Kardelj a été recueilli par des pirates, comment il les a quitté et est tombé amoureux une nouvelle fois, espérant pouvoir vivre une vie simple de fermier, puis comment il a fini par décider de s'opposer au tyran dont le sabre magique a avili les Shaos.

A mon goût, certains éléments de l'histoire n'ont pas été suffisamment exploités : les pirates des premiers chapitres ou la double nature d'Effim, par exemple. Par contre, il y a beaucoup plus de magie que dans le premier tome, et une intrigue plus complexe. Et à nouveau pas mal de personnages secondaires intéressants qui donnent du corps au récit.
J'ai donc lu ce deuxième tome avec encore plus de plaisir que le premier, c'est une bonne histoire de fantasy très classique mais prenante.

A noter que l'ouvrage se termine par une courte nouvelle permettant de mieux rentrer dans le passé de certains personnages. Agréable à lire, mais sans grand intérêt.