Les Chroniques de l'Imaginaire

Aliénor, la légende noire - Volume 3 (Les reines de sang - Aliénor - 3) - Mogavino, Simona & Delalande, Arnaud & Gomez, Carlos

Depuis le massacre de Vitry-en-Perthois, le roi Louis VII passe son temps entre sa chapelle, où il enchaîne les prières, et la chambre où il est seul désormais. Aliénor se morfond dans la solitude, et en vient à cauchemarder chaque nuit, à cause de ce précieux temps qui passe, et de cet enfant tant désiré, qui est encore si loin d'arriver... Alors, Aliénor prend sur elle, et se rend à Saint-Denis, afin de parler à Suger, l'ancien conseiller du roi, évincé par la reine quelques années plus tôt.

Avec l'aide de Suger, c'est Bernard de Clairvaux, un prêtre charismatique et particulièrement convaincant, qui va réussir à faire entendre raison au roi. Ce dernier, ancien moine, se réconcilie avec l'église, et se sent nettement mieux. Il est ainsi capable de donner enfin une fille, Marie, à Aliénor. La reine est ainsi enfin de nouveau heureuse, et se lance dans un projet fou : se rendre avec ses nombreuses servantes et son mari, ainsi que toute une armée, dans la nouvelle croisade ordonnée par le Pape.

Bien entendu, ce choix est loin d'être du goût de tous, et il est pour certains hors de question de partir en guerre contre les Turcs, avec la tentation des donzelles envers les guerriers. La tension monte inexorablement, pour redescendre une fois l'armée en vue de Byzance. L'armée est alliée avec les Byzantins, malgré les mises en garde qui ont précédé la croisade. Une bien grave erreur, ce que ne vont pas tarder à comprendre le roi et ses conseillers principaux, qui verront vite le fiel derrière des accueils bien trop chaleureux pour être honnêtes...

Ce troisième tome d'Aliénor, la légende noire continue de nous faire tourner la tête. C'est toujours à travers les yeux de la fameuse reine de sang que nous suivons cette bien curieuse croisade, aux alliés bien trop rapidement choisis. Encore une fois, Carlos Gomez nous régale avec les lieux, les architectures, les expressions et les costumes de tous ces personnages. Les couleurs de José Luis Rio sont parfaites pour mettre en valeur les encrages, sans nuire à la lisibilité du tome.
Et cela est encore une fois particulièrement important. Le ton adopté par Arnaud Delalande et Simona Mogavino reste agréable à suivre. Nous ne sommes toujours pas dans un interminable cours d'Histoire, et certains éléments - comme l'italien Vincent - viennent ajouter un côté dramatique au véritable récit historique. L'éditeur prend le parti de s'appuyer sur l'Histoire, tout en proposant un divertissement particulièrement intéressant à suivre.

Une série historique intéressante et loin d'être un cours d'Histoire soporifique. En attendant la suite !