1865. La guerre de sécession fait rage. Cyrius Smith et Gédéon Spilett sont fait prisonniers par les armées sudistes. Accompagnés de l'ancien esclave Nabuchodonosor, dit Nab, du marin Bonaventure Pencroff et de son fils adoptif Harbert, ils dérobent une montgolfière et fuient la zone de leur détention. Par malheur, la tempête fait rage, et leur embarcation est emportée au gré du vent, jusqu'à s'échouer sur un rivage inconnu. Pour ne pas arranger les choses, Smith l'ingénieur a disparu au réveil de ses compagnons d'infortune. L'urgence est de survivre et les hommes vont faire preuve d'une ingéniosité et d'une détermination sans égale. Nab ne perd pas l'espoir de retrouver son ancien capitaine, convaincu de sa survie. Le jeune Harbert, de part ses connaissances en botanique, se trouve être d'une aide précieuse. Même Top, le chien errant embarqué au départ, tiendra son rôle et permettra de retrouver l'ingénieur sain et sauf. Petit à petit, à force de ténacité et d'ingéniosité, les hommes vont se créer un petit monde à eux, parvenant à vivre plus même qu'à survivre. Mais la vie sur leur petite île n'est pas pour autant de tout repos, d'autant que certaines forces extérieures semblent se mêler de la partie...
Peut-on réellement chroniquer Jules Verne ? L'exercice est périlleux ! Parlons en tout au moins.
L'île mystérieuse fait partie de ces romans que nous avons tous lu un jour ou l'autre, ou que nous lirons quoi qu'il arrive. C'est une des pages incontournables de luvre fantastique française. Première marche des voyages extraordinaires, cette histoire ouvertement inspirée de Robinson Crusoé de Daniel Defoe reste pourtant unique en son genre. Lire L'île mystérieuse, c'est assister à l'humanisation même de l'homme.
Un peu profond peut-être pour figurer en littérature jeunesse ? Non finalement, puisque tout dépendra de la manière dont les choses seront présentées et amenées.
La démonstration de Verne semble même d'une certaine manière s'appuyer sur l'irréalité, ou même l'impossibilité, de certains événements. Une île inconnue peut-elle être si riche et en même temps comporter aussi peu de dangers ? Un groupe aussi disparate peut-il être en même temps composé d'hommes aussi complémentaires, et cela complètement par hasard ? Et lorsque l'on connait luvre de Jules Verne, les anachronismes entre cet ouvrage, Les enfants du capitaine Grant et Vingt mille lieues sous les mers peuvent paraître dérangeants. Pourtant non, et c'est aussi là tout le génie de l'homme. Il parvient à nous faire oublier l'impossible pour ne retenir que le récit tel qu'il se présente, dans toute sa grandeur.
Michel Honaker était chargé de l'adaptation de l'ouvrage, et encore une fois, l'exercice était difficile. Auteur de plus d'une centaine de livres à ce jour, il est un grand fidèle du genre fantastique.
Globalement, l'adaptation est très bonne. Le livre devient particulièrement accessible aux enfants à partir d'une dizaine d'années. La lecture est aisé, le style fluide et parfaitement adapté au public visé tout en restant fidèle à l'oeuvre originale. Mon regret ? L'absence de Jap, le singe apprivoisé qui accompagne les colons dans l'oeuvre originale, mais pour qui ne l'a pas encore lue, cela ne gène en rien la découverte.
Mais tout de même, Jap...